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Pourquoi apporte-t-on des oranges aux prisonniers ?

Il faut tout de suite préciser qu’on n’apporte plus d’oranges aux prisonniers que dans l’expression consacrée. Les règles de dépôt de colis sont extrêmement strictes en prison, et les marchandises prohibées nombreuses (en théorie du moins).
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Le théâtre antique d'Orange © RF)

Les prisonniers ont actuellement droit à un colis de 5 kg à Noël. Les produits frais sont notamment prohibés. Donc pas de fruits. L’orange reste néanmoins le symbole du cadeau dans des circonstances dont on se passerait bien, que l’on soit dans ou hors les murs de la prison. 

La première explication tombe sous le sens. L’orange contient beaucoup de vitamines, qui permettent notamment de lutter contre le scorbut. On en donnait déjà aux bagnards en partance pour Cayenne. Autre qualité importante, elle se garde longtemps. Pourquoi des oranges et pas des pommes, sinon des prunes ou des pruneaux ? 

Témoin cette chanson du XIXe siècle qui relate une autre anecdote. A l’époque, les prisonniers pouvaient se faire porter des repas comme ils le désiraient en prison : ils n’est donc pas invraisemblable qu’ils aient eu des oranges. En 1872, une jeune femme du nom de Sarah Brown fut accusée de conduite indécente au bal des Beaux-Arts par le sénateur Béranger, le fameux et terrible "Père la pudeur". Pour sa défense, le chansonnier Raoul Ponchon écrit une ode qui comporte ces deux vers : 

"Si l’on t’emprisonne pauvre ange,

Le dimanche j’irai t’apporter des oranges..."

On s’abstiendra de tout commentaire sur le bracelet électronique. 

Jusqu’à preuve du contraire...

 

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