"May December" de Todd Haynes : Julianne Moore et Natalie Portman, orfèvres d'un carnage

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "May December" de Todd Haynes et "Captives" d'Arnaud des Pallières.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
"May December" de Todd Haynes. Julianne Moore, à gauche, (Gracie Atherton-Yoo) avec Natalie Portman (Elizabeth Berry) (MAY DECEMBER 2022 INVESTORS LLC / FRANCOIS DUHAMEL / COURTESY OF NETFLIX)

Todd Haynes, qui adore fouiller les zones d'ombre de la culture américaine, part d'un fait divers, dans les années 90, une femme mariée et mère, a une relation avec un collégien de 13 ans, elle fera de la prison, avant de reprendre cette liaison, et d'avoir deux enfants avec le gamin, devenu grand.

De nos jours, une actrice célèbre, Natalie Portman, va rencontrer cette femme, Julianne Moore, et sa famille, pour nourrir son rôle. Elle va tourner cette histoire dans un film. La relation entre les deux femmes n'est pas saine : mimétisme, jalousie, intrusion, l'actrice va très loin dans cette approche, et l'homme, le rôle faible du trio, découvre à travers ce regard extérieur, sa propre aliénation. May December est dérangeant, et remarquablement joué.

Captives d'Arnaud des Pallières 

Un casting féminin de haut vol :  Mélanie Thierry, Marina Foïs, Josiane Balasko et Carole Bouquet entre autres, et la première citée joue le rôle de Fanni, qui au début du film arrive à l'hôpital de la Salpétrière à Paris, en 1894. Elle prétend y entrer de son plein gré, à la recherche de sa mère. Au milieu de nombreuses patientes présentant des pathologies diverses plus ou moins aiguës, encadrée par des surveillantes peu amènes, qui leur font parfois subir des sévices et humiliations.

Dans ce huis clos assez terrifiant, une sororité va prendre forme, et l'art fera entrer un peu de lumière, le film offre une réflexion sur le constat de folie, mot-valise ayant servi ici à isoler et enfermer des femmes, au point qu'on se demande si Fanni elle-même, présentée comme une victime, n'est pas une mythomane.

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