"Anatomie d'une chute" de Justine Triet : le beau succès de la rentrée
Près de 400 000 entrées en une semaine pour Anatomie d'une chute de Justine Triet, fin août : pour un film d'auteur de 2h30, c'est un excellent démarrage. Et c'est amplement mérité pour cette réalisatrice qui, en 10 ans et quatre films, a creusé son sillon singulier dans le cinéma français.
Ce qui est permanent dans son œuvre, c'est la question du couple et de la famille. Ce qui est très original ici, c'est la façon dont elle traite d'un fait divers : une femme, allemande vivant en France, la formidable Sandra Hüller, est accusée du meurtre de son mari, tombé du haut de leur maison.
Justine Triet prend le temps de poser les éléments du drame, quand débute la partie procès du film, elle multiplie les astuces pour ne pas tomber dans les clichés du genre. L'élément clé est un enregistrement sonore d'une dispute du couple, et le témoin clé est leur fils, malvoyant. Nous sommes donc, nous spectateurs, dans cette position aveugle, et c'est fascinant.
Banel & Adama de Ramata-Toulaye Sy
Banel et Adama, qui donnent son nom au film, sont deux jeunes gens qui s'aiment, dans un village sénégalais de nos jours, mais les différences de statut social et le poids des traditions empêchent cette union. S'il y a de très belles choses dans le film, notamment sur le plan esthétique, il souffre hélas un peu de son rythme très contemplatif, et même parfois ennuyeux.
Il y a un potentiel indéniable chez la scénariste et réalisatrice franco sénégalaise, Ramata-Toulaye Sy. C'est assez courageux aussi (et politique), d'avoir tourné entièrement en langue peule, mais les notions évoquées, le féminisme, modernes contre anciens, avec une touche de fantastique, ne convainquent qu'à moitié.
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