Cet article date de plus de treize ans.

Des livres traits d'union entre parents et enfants

La petite poule rousse, Proverbes et dictons farfelus, Pome et Le Golem : quatre livres qui relient les générations.
Article rédigé par Emmanuel Davidenkoff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

Aujourd’hui quatre livres de 2 à 18 ans, quatre livres à lire en famille, des livres passage de témoin entre génération.
On commence par les tous petits avec une nouvelle version du célèbre conte anglais La petite poule rousse, signée Pierre Delye et Cécile Hudrisier aux éditions Didier Jeunesse. Les auteurs ont parsemé le texte jeux de mots et de clins d’œil ; les tous petits ne capteront pas ou pas tout de suite, mais ça fait sourire les parents. Un travail graphique remarquable par ailleurs, mêlant peinture et collage, dans des compositions à la fois immédiates pour les enfants et très recherchées.

A partir de 6 ans, toujours dans le registre de l’humour, Jean-Hugues Malineau et Pierre Caillou proposent chez Albin Michel Jeunesse d’amusants Proverbes et dictons farfelus. A lire là aussi avec les parents pour démêler l’original du détournement ; car ici : « Qui trop embrase mal étreint » - et non « qui trop embrasse », et « quand le chat n’est pas là les souris pensent » au lieu de danser.

A partir de 9 ans à l’Ecole des loisirs un nouveau roman de Marie Desplechin : Pome. C’est la suite de Verte. La rencontre enfant-parent peut se jouer ici autour de l’écriture de Marie Desplechin, qui publie aussi pour les adultes. C’est une fonction essentielle du roman jeunesse en fin de primaire et surtout au collège : maintenir un lien avec les écritures contemporaines, alors que les enfants basculent peu à peu vers les classiques. Et puis lire le même auteur que papa ou maman, même si ce n’est pas le même livre, c’est aussi une façon de grandir.

Enfin à partir de 13 ans, le Seuil Jeunesse réédite le merveilleux Golem d’Isaac Bashevis Singer, lequel fut récompensé pour son œuvre pour la jeunesse dès 1970 par un National Book Award pour la littérature enfantine, c’était huit ans avant qu’il reçoive le prix Nobel de littérature. Le Golem donc, reprise du récit traditionnel juif, ici situé dans la Prague du XVIe siècle. Un livre à partager : le thème est universel et il parcourt d’ailleurs la littérature comme le cinéma, c’est celui de la créature qui échappe à son créateur. Il est traité ici avec toute l’humanité et l’humour d’Isaac Bashevis Singer, et aussi avec son sens extraordinaire du récit, factuel, libre de toute pesanteur psychologique ou sociologique.

Plus sur La petite poule rousse

  • Le site des éditions Didier Jeunesse

  • Une version du conte originel anglais

    Plus sur Proverbes et dictons farfelus

  • Cette présentation du livre par l’éditeur

    Plus sur Verte et Pome

  • Le site de l’Ecole des loisirs

  • Le résumé de Pome par l’éditeur :

    « Entourée de femmes, comme depuis toujours : sa mère Ursule et sa grand-mère Anastabotte. Mais aussi, c’était nouveau pour elle, d’hommes : Soufi, le garçon de sa classe grâce à qui elle avait retrouvé son père, et celui-ci, Gérard, l’entraîneur de foot.
    Les choses pourraient être simples désormais.
    Et bien sûr, elle ne le seront pas.
    Car Soufi déménage et Gérard a un père, lui aussi : Raymond, un ancien commissaire de police. Verte pleure, Verte rit, Verte est très entourée soudain et pourtant elle se sent seule.
    Heureusement, une fille vient d’emménager avec sa mère dans le bâtiment B.
    C’est Pome.
    Verte se dit que c’est un nom parfait pour une alter ego, une future meilleure amie, une pareille en tout.
    En tout ? Même en sorcellerie ? »

    Plus sur Le Golem :

  • cette étude universitaire enrichissante et acessible sur Le Golem d’Isaac Bashevis Singer, avec notamment, à partir de la page 40, les dix raisons pour lesquelles le Prix Nobel écrivait pour les enfants..

  • le site des éditions du Seuil

  • Présentation du livre par l’éditeur :

    « Le Golem fait partie des classiques du fantastique. Que Singer s'en empare et c'est un golem particulier qui voit le jour. Accusé à tort de meurtre rituel, Reb Eliezer sera innocenté grâce à Rabbi Leib de Prague qui donne vie au golem, créature d'argile. Mais elle lui échappe. Le golem modelé par Singer se met à devenir humain. Il rit, il pleure, il tombe amoureux. Puis il disparaît parce que la tradition le veut. Singer a réussi un tour de force d'humour et d'humanité : c'est là son génie. Son golem est déroutant de bonne volonté, de gaucherie, de tendresse. Il est le bon géant des enfants ; il est l'enfant que garde en lui chaque adulte. Revu et corrigé par Singer (Prix Nobel de littérature 1978), Le Golem n'a pas fini de nous étonner. »

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