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Scholastique Mukasonga : "Vingt ans avant le génocide, je sentais déjà les signes annonciateurs"

La lauréate du prix Renaudot 2012 est l'invitée des Choix de France Info. Issue d'une famille tutsie, Scholastique Mukasonga raconte, dans "Notre Dame du Nil" (aux éditions Gallimard), le Rwanda d'avant le génocide, celui des années 70.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
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Un million de Tutsis ont été tués durant le génocide rwandais de 1994. Mais vingt ans plus tôt, déjà, les différences entre Hutus et Tutsis sont mises en avant et les clichés se diffusent au sein des populations.

Scholastique Mukasonga raconte la vie d'un lycée de jeunes filles sur la crête du Congo-Nil, un lycée où les quotas s'imposent et les mises à l'écart des Tutsis sont permanentes : cantines, clichés sur le physique... Le terme "cafard" est déjà employé pour parler des Tutsis.

Arrivée en 1992 en France, elle vit le génocide à distance : "J'attendais le génocide depuis 1973 " explique Scholastique Mukasonga dans les Choix de France Info. Depuis des décennies, un massacre à grande échelle des Tutsis progressait dans l'opinion publique, elle s'était donc préparée à cette éventualité, qu'elle a presque vécue comme un "soulagement " tant la pression était forte.

"La solidarité revient"

Depuis, Hutus et Tutsis réapprennent à vivre ensemble, "la solidarité revient petit à petit " raconte Scholastique Mukasonga. Le retour de la justice traditionnelle qui confronte victime et bourreau aide à renouer le dialogue, première étape d'une réconciliation qui paraît encore bien lointaine.

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