D'après les autorités camerounaises, la famille et leurs ravisseursse trouveraient désormais au Nigeria voisin. Mais les preneurs d'otagespourraient aussi décider de remonter un peu plus vers le Nord, en direction duNiger. Un territoire aux deux tiers désertique. Les preneurs d'otage n'ont pasrevendiqué l'enlèvement, mais Paris y voit la marque d'Ansaru, une faction dela secte islamiste Boko Haram.Cet enlèvement n'a rien de surprenant, pour Vincent Hugeux grandreporter à l'Express, spécialiste de l'Afrique. "L'extrême nord du Camerounne passait pas pour la zone la plus orageuse qui soit pour les ressortissants européens.Il n'en demeure pas moins que des menaces explicites avaient été adressées à laFrance de la part d'Aqmi et de ses satellites. Trois jours avant, l'enlèvementde sept employés d'une société libanaise de construction au Nigeria avait étérevendiqué par Ansaru. "On pensait que les zones d'influence des djihadistes étaientrelativement circonscrites, or on se rend compte que sur une large bande, duSénégal à Djibouti, des commandos locaux, voire des associations de djihadistes,peuvent frapper des intérêts occidentaux ou africains."Le Nigeria est un peu le colosse au pied d'argile ducontinent africain, explique Vincent Hugeux. C'est le pays le plus peuplé ducontinent, mais c'est une locomotive qui hoquette et qui suffoque en raison delignes de fracture confessionnelle, identitaire, ethnique, extrêmement marquéesentre le nord musulman et le sud chrétien. "