"Cette affaire s'appelle Prism" rappelleJérôme Colombain, le spécialiste des nouvelles technologies de France Info. "Ellea été révélée, il y a une semaine, par la presse américaine sur la base d'unemployé sous-traitant de la NSA, Edward Snowden. La NSA aurait donc plus oumoins directement accès à toutes les données des utilisateurs des grandsacteurs du web sous couvert du Patriot Act et de la FISA, dans le cadre de lalutte contre le terrorisme."Selon Jacques Henno, journaliste spécialiste des nouvellestechnologies et auteur de Tous fichés aux éditions Télémaque, "celafait des années que je dis qu'à partir du moment où nous nous inscrivons sur unservice internet américain, cette entreprise relève du droit américain et, depuisles attentats du 11 septembre 2001,a été votée une loi d'exception, le Patriot Act. Ellepermet à l'administration américaine de réquisitionner n'importe quel fichierdont ils estiment avoir besoin dans le cadre de la lutte contre le terrorisme."Il ajoute que "tout le monde fait la même chose, ycompris la France!" Plus précisément : "votre opérateur detéléphonie mobile a obligation de conserver pendant un an toutes vos données deconnexion. Et on sait à 200mètres près où vous étiez au moment de l'appel. Ala base, c'est un fichier commercial mais il peut être réquisitionné pour desenquêtes. Il peut aussi servir à des politiques comme dans l'affaire desfadettes." Il explique aussi les virus qui permettent d'espionner lespersonnes sur leur ordinateur. "Mais il faut relativiser"ajoute Jérôme Colombain. Sur le traçage des personnes par les antennes relais, JacquesHenno donne l'exemple de Colonna. "Il a été arrêté, entre autres, àcause de son téléphone portable."Mais, pour échapper à cette surveillance, c'est impossible :"à partir du moment où vous utilisez une technologie qui possède en elle-mêmeun identifiant, vous ne pouvez pas échapper au fait que vous êtes tracés!""On est potentiellement espionable mais on n'est pas tous espionnés"ajoute Jérôme Colombain.