Cet article date de plus d'onze ans.

Dafroza Gauthier : "Nous voulons la justice pour toutes les victimes du Rwanda"

Le génocide des Tutsis a débuté, au Rwanda, il y a 19 ans, le 6 avril 1994. Environ un million de personnes, essentiellement tutsies, ont été massacrées. A Reims, depuis 2001, un couple s'est donné une mission : Alain et Dafroza Gauthier débusquent les génocidaires qui se sont réfugiés en France. Leur travail commence à payer.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (©)

Dafroza Gauthier est née au Rwanda, dans une famille tutsie.
Son époux, Alain, est né en France. Le génocide a changé l'existence de ces
Rémois. En 2001, écoeurés par l'impunité de nombreux tueurs, ils ont décidé de
se consacrer à la traque des criminels. A chaque fois, leur méthode est la même
: quand ils entendent parler d'un génocidaire réfugié en France, ils
constituent un dossier, recueillent des témoignages, sans relâche. Souvent, ces
hommes ont complètement changé de vie : en France, leurs voisins, leurs
collègues, leurs amis, peuvent difficilement imaginer leur passé de
génocidaires.

Le couple a déjà déposé une vingtaine de plaintes. Pendant
longtemps, il a eu l'impression de travailler en vain : "La France n'a
toujours pas jugé les présumés génocidaires contre qui nous avons déposé
plainte
". Mais cette semaine, la justice a annoncé une décision importante
: pour la première fois, un ancien militaire rwandais, Pascal Simbikangwa, va
être jugé, devant une cour d'assises, pour "complicité de génocide"
et "complicité de crime contre l'humanité". Pour Alain et Dafroza
Gauthier, cette décision est capitale. Le couple salue un procès
"historique, pour l'honneur des victimes".

Demain, pour l'anniversaire du génocide, Dafroza et Alain
Gauthier penseront à leur famille, à leurs amis, aux victimes, "à tous
ceux qui ont été emportés dans leur innocence". Avec le Collectif des
parties civiles pour le Rwanda
, ils demandent "la justice, pas la
vengeance".

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