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Combien toucherons-nous à la retraite ?

L'Arcco et l'Agirc, les caisses des retraites complémentaires de 11 millions de salariés et de cadres du privé sont au bord de la banqueroute. Si rien n'est fait, leur déficit dépassera les 10 milliards d'euros en 2017. Il est donc urgent de redresser les comptes. Mais, syndicats et patronat ne sont pas d'accord sur les solutions à mettre en oeuvre.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
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Cela devait être la dernière séance de négociations. Pourtant
patronat et syndicats n'ont pas trouvé d'accord sur l'avenir des régimes complémentaires
de retraite. De nouvelles discussions sont prévues la mercredi 13 mars, mais
malgré l'enjeu, les partenaires sociaux pourraient bien ne pas trouver de
compromis. Les négociations d'hier se sont achevées dans un climat de défiance,
entre patronat et syndicats.

Une vraie-fausse urgence

Pour François Charpentier, journaliste, spécialiste des
retraites, il est urgent sans l'être de trouver une solution immédiatement pour
les régimes complémentaires. "C'est vrai qu'il y a des difficultés de
financement des régimes complémentaires mais elles sont devant nous et les
solutions peuvent s'étaler dans le temps. Donc ce n'est pas à la semaine près.
On peut inverser la mécanique et laisser les régimes de base déterminer les
réformes à accomplir et se caler par rapport à ça pour les régimes
complémentaires.
"

Trois solutions :

Faire payer les actifs

Faire payer les entreprises

Faire payer les retraités en leur donnant moins de droits

"C'est là-dessus que les parlementaires ont travaillé
jeudi. Sur une réduction des pensions en revalorisant moins les pensions que l'indice
des prix, en contrepartie de quoi les syndicats ont demandé une augmentation
des cotisations. Le patronat n'était pas hostile à cette augmentation mais sous
réserve qu'elle ne génère pas des droits nouveaux.
"

Le pouvoir d'achat des retraités

Dans les années à venir le pouvoir d'achat des retraités va
forcément baisser, selon François Charpentier. "Mécaniquement on a une croissance au plus bas, un chômage
élevé et un allongement de la durée de vie qui fait que l'on va percevoir la
pension plus longtemps. Donc il y a un problème de recettes dans ces régimes. La
pension moyenne en France est de 1216 euros, 10% des retraités touchent moins
de 521 euros de droits propres par mois. Donc prendre une mesure sur les droits
des retraités c'est forcément une mesure qui fait mal.
"

François Charpentier est l'auteur de : Les retraites en France et dans le monde , aux éditions Economica

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