Affaire Cahuzac : "D'autres surprises à attendre" (Antoine Peillon)
Jérôme Cahuzac reconnait donc l'existence d'au moins un
compte à l'étranger depuis une vingtaine d'années. Un compte de 600.000 euros.
Mais est-ce que tout a vraiment été dit ?
"Pas encore ", répond Antoine Peillon,
journaliste à La Croix , spécialiste de l'évasion fiscale. "Nous procédons
par étape. La justice a d'abord été mobilisée. Hier nous avons eu les premiers
aveux qui portent sur 600.000 euros, l'essentiel c'est que l'on parle enfin de
comptes non déclarés en Suisse et à Singapour. L'investigation des juges d'instruction
nous réserve encore d'importantes surprises. "
Le circuit de l'argent
La police et la justice ont bénéficié d'un témoignage très
important d'un banquier suisse de Genève qui leur a décrit les arcanes de l'évasion
fiscale, sans doute mise en œuvre par Jérôme Cahuzac, explique Antoine Peillon.
"C'est un conseiller financier parisien, lié à un
office financier genevois, qui crée des comptes anonymes chez UBS à Genève. En
2010, parce que la loi change un peu, on exporte ces comptes à Singapour. Tout
ceci se fait avec des sociétés écran de façon à créer des rideaux de fumée.
Mais tout ceci est atteignable par la justice. "
L'instrumentalisation de la communication
Pour Antoine Peillon, il est évident que Jérôme Cahuzac a
instrumentalisé la communication de son administration avant le déclenchement
de l'information judiciaire. "Il est un peu choquant de voir qu'il y
avait comme un conflit d'intérêt majeur entre un ministre qui utilisait sa
propre administration pour faire une communication de blanchiment sans qu'il y
ait eu plus de réactions politiques que cela. "
"La vraie question qui va se poser est : quel était le
niveau d'information du Premier ministre, voire du président de la République
sur l'ex-ministre du Budget ? Je crois pouvoir dire que le président de la
République était peut-être informé mais n'avait pas les éléments qui lui
permettaient de prendre une décision. "
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