Cet article date de plus de douze ans.

Sauver les chimpanzés

HELP, c'est le nom de l'association de Aliette Jamart, une Française installée au Congo qui oeuvre pour la préservation des chimpanzés
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Il y a un peu
plus de vingt ans, Aliette Jamart, une Française qui vit au Congo, se prend de
passion pour les chimpanzés. L'animal est victime d'un braconnage intensif et
l'espèce est menacée de disparition. Les singes adultes sont chassés pour la
viande ou pour les fétiches utilisés dans certaines traditions locales. Les
jeunes sont récupérés pour être vendus comme animaux de compagnie. Mais quand
ils grandissent, ils deviennent encombrants et même incontrôlables.

Avec l'accord du directeur du zoo
de Pointe-Noire, Aliette Jamart commence par récupérer les chimpanzés qui sont plus
ou moins abandonnés là. Elle les emmène chez elles pour les soigner avec
l'intention de les rendre plus tard à la forêt.

Très
rapidement, son initiative fait le tour du pays et on vient lui apporter des
chimpanzés blessés, abandonnés, orphelins. En moins d'un an, ce sont plus de
vingt primates qui se retrouvent chez elle où la situation devient de moins en
moins vivable. Aliette Jamart crée une association, HELP, Habitat Ecologique et
Liberté des Primates et les  autorités
congolaises lui concèdent un espace dans une zone protégée.

Aliette Jamart et son équipe qui
s'est étoffée autour d'elle commence son programme de réintroduction. Il s'agit
d'apprendre aux singes à vivre en milieu naturel, sans l'assistance de l'homme,
et en communauté. C'est un long travail de patience qui n'a pas été facile à
faire admettre par la communauté scientifique. Amandine Renaud, une jeune
primatologue qui accompagne Aliette Jamart, peut en témoigner…

"Avant son désir de réintroduire des chimpanzés, il
y avait très peu de réussite de réintroduction. Donc, quand elle a émis son
projet de réintroduire des chimpanzés, toute la communauté scientifique a été
contre en disant que, vu les résultats précédents, ce n'était pas jouable,
c'était un projet voué à l'échec. Mais elle a quand même persévéré dans son
idée de rendre leur liberté aux chimpanzés. Et du coup, en 1996, on a fait
notre première réintroduction de chimpanzés. Donc ça fait près de vingt ans qu'on
réintroduit des chimpanzés et on a des supers résultats. Ce qui fait qu'on est
la première association à avoir une réintroduction positive."

Amandine
Renaud se félicite de cette réussite. Mais la tâche reste rude. Malgré les
interdictions, le chimpanzé reste un animal très convoité par les braconniers.
Un spécimen peut coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros à l'exportation.

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