Cet article date de plus de treize ans.

Les routes de la soie

Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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A Alamut, au nord-ouest de Téhéran, le château des Assassins fait toujours impression. Perché à deux mille cinq cents mètres d'altitude, ce n'est plus aujourd'hui qu'un tas de ruines mais les Iraniens entretiennent le mythe du sanguinaire Hassan Sabah. Il y a mille ans, de son repère, le vieux de la montagne envoyait des hordes de spadassins trucider ses ennemis jusqu'au Caire, en Syrie ou au Liban. En échange, les Haschischins, ou Assassins, recevaient de leur maître du vin, des mets succulents et des vierges au paradis.

Alamut est l'une des étapes de la mythique route de la soie entre Venise et Pékin. L'écrivain-journaliste Olivier Weber et le photographe Reza ont repris cet itinéraire et racontent comment des noms peuvent toujours émoustiller notre imaginaire : Alamut, Samarkand, Boukhara, Bamiyan…

Dans leur livre, "Sur les routes de la soie" paru chez Hoëbeke, les deux voyageurs montrent que les choses n'ont guère changé depuis Marco Polo. Les frontières sont toujours aussi difficiles à franchir, les guerres sont toujours là, les chefs de clans, les bandits de grands chemins sévissent toujours sans être inquiétés outre mesure.

Mais aujourd'hui, la drogue se substitue à la soie comme l'a observé Olivier Weber….

"On peut se rendre compte que, la nuit tombée, sur ces routes de la soie, quelque fois on rencontre de mauvaises fréquentations. Il y a des bandits, il y a des forces publiques corrompues qui sont prêtes à vous mettre en prison, qui vous demandent de l'argent, beaucoup d'argent. Donc il s'agit de négocier. On est toujours obligé de payer un petit peu. Et puis, bien sûr, aussi des guerriers et des trafiquants. Alors c'est un peu la peur que la route de la soie devienne un peu une nouvelle route de tous les trafics. On peut les décliner : la drogue, l'opium, l'héroïne, la route des armes, la route des œuvres d'art, des statuettes. On trafique beaucoup sur ces routes des œuvres d'art pillées, volées jusqu'en Chine. C'est la route des trafics et en même temps la route de beaucoup de beautés."

Olivier Weber précise quand même que la plus grande richesse sur cette route de la soie, ce sont les rencontres et le brassage des idées entre l'Orient et l'Occident.

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