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L'Everest, le cancer, la vie...

Tenter l'ascension de l'Everest à 62 ans, c'est gonflé. Si, en plus, on vient de vous retirer un rein parce que vous avez le cancer, c'est carrément de la folie. Ce sont des considérations qui n'ont pourtant pas effrayé Gérard Bourrat
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Cet ancien
cadre à la retraite voue une passion pour la montagne. Le toit du monde est son
graal. Gérard Bourrat a gravi tous les hauts sommets du monde, en Europe, en
Afrique, en Amérique. Il s'est préparé pendant quatre ans pour l'Everest. Mais
en 2006, à quinze jours de son départ, les médecins diagnostiquent un cancer du
rein.

Que faire ?
Partir quand même et risquer une complication ou bien se faire opérer et
reporter l'Everest à l'année suivante. Gérard Bourrat qui est remonté à bloc,
décide de partir tout de suite après l'ablation du rein. Il convainc ses médecins
de lui faire confiance.

Sa famille est
d'abord effondrée, puis elle adhère à son entreprise. Sa femme et ses deux
enfants comprennent que c'est sa vie et donc sa survie. La  passion de la montagne, le cancer, deviennent
ses moteurs. Il doit mener son projet à terme. Gérard Bourrat témoigne de cette
volonté à toute épreuve dans un livre : "L'Everest, le cancer, la
vie" paru au Cherche Midi…

"Ce que j'ai compris tout de suite, c'est que si je
ne restais pas dans mon projet, j'allais m'enfermer dans la maladie et que la
seule façon de s'en sortir c'était de rebondir. Et en rebondissant, je resterai
dans le circuit, dans la vie. Et c'est effectivement ce qui s'est passé. Je
suis parti quinze jours après, j'étais dans la perspective de mon sommet, je
n'avais que ça dans la tête. Et je peux dire très sincèrement que cet Everest a
gommé mon cancer, il n'a jamais existé. Et c'est peut-être là que se trouve le
point de départ de ma réaction : c'est-à-dire que si je veux rester dans la
vie, je ne peux pas accepter ce diagnostic, il faut que j'aille de l'avant.
J'ai un projet, je veux le mener jusqu'au bout".

Gérard Bourrat
a du renoncer à 80 mètres
du sommet. Gravement brûlé aux pieds et aux mains, il a perdu plusieurs
phalanges. Puis un autre cancer l'a contraint à l'ablation d'un poumon. Malgré
cela, il est reparti au printemps dernier, à 67 ans, pour une nouvelle
tentative sur l'Everest. En vain. Mais il y retournera. C'est sûr. Il gère la
maladie. Lorsque vous croisez Gérard Bourrat, ne lui demandez pas comment il va
mais demandez-lui : "quels sont vos projets ?"

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