Ermitage dans l'Himalaya

Moine bouddhiste et photographe. Matthieu Ricard a plus d'une corde à son arc. Après avoir passé sa thèse de génétique cellulaire, il part s'installer en Himalaya pour suivre les enseignements de grands maitres bouddhistes tibétains. Il est ordonné moine quelques années plus tard et en 1989, il devient l'interprète français du Dalaï-lama.

Très vite il s'investit dans différentes actions humanitaires… au Tibet, au Népal, en Inde et au Bhoutan. Aujourd'hui, il a en charge seize cliniques, sept écoles, des orphelinats, des hospices et même des ponts qui sont parfois le seul lien avec l'extérieur.

Souvent entre deux avions à la recherche de fonds pour les mille cinq cents enfants dont il s'occupe et les trente projets qu'il suit, Matthieu Ricard reste quand même moine et se consacre régulièrement à la méditation. Au monastère de Shechen, sur les hauteurs de Katmandou au Népal, il a passé un an dans le recueillement et il en est sorti un livre, un album, paru chez La Martinière : "Un voyage immobile : l'Himalaya vu d'un ermitage"… Une véritable évasion bucolique et spirituelle….

"Je vois quatre cents kilomètres d'Himalaya de l'Annapurna jusqu'à l'Everest. Je vois les champs en dessous avec les paysans. Je suis juste au-dessus d'une forêt. J'ai tous les contreforts... Et puis tous les cinq-six jours, un matin, un soir, la nuit parfois, une pleine lune à trois heures du matin quand je me lève… il y a une lumière, une situation extraordinaire, un moment magique. Et en fait j'ai fait ce qu'aucun photographe, ni moi-même y compris, pourrait jamais faire, c'est de rester assis pendant un an pour attendre la lumière. Donc je suis heureux de partager ces carnets de vision mais c'est vrai qu'au début je ne pensais jamais faire un livre de mon balcon !"

Tous les droits d'auteurs que touche Matthieu Ricard à partir de ses livres, de ses photographies servent à financer ces actions rassemblées dans son association Karuna. Matthieu Ricard racontera ses quarante ans dans l'Himalaya, mercredi prochain, à 19h30, à la Mutualité à Paris.

L'association Karuna