Ce pointminuscule sur la carte a eu son heure de gloire dans les années soixante dix.Grâce à un important gisement de phosphate, les Nauruans ont pendant un tempsétaient les plus riches au monde. Une richesse qu'ils ont un peu gérée commedes gagnants de la super cagnotte du Lotto. C'est-à-dire n'importe comment. Lesautorités ont investi dans tout et n'importe quoi, elles ont répondu sansméfiance aux appels d'escrocs en tout genre, les habitants ont changé leurhabitude alimentaire à tel point qu'aujourd'hui c'est aussi le pays qui comptele plus d'obèses et de diabétiques au km².Le photographeMatthieu Paley s'est intéressé à ces habitants du bout du monde.Nauru a donc fait faillite etpour renflouer les caisses ils se sont déclarés paradis fiscal. Lesorganisations criminelles du monde entier ont saisi l'aubaine pour y blanchir leurargent sale. Ce qui n'a pas été du goût des puissances occidentales.Malgré ces déboires successifs,Matthieu Paley a été frappé par l'optimisme imperturbable des Nauruans…. "On pourrait croire quand on arrive sur cette îleperdue qu'ils sont tous là en train de pleurer parce qu'ils avaient tellementd'argent et que maintenant ils n'en n'ont plus. Mais ils ne pensent pas trop àça. Ils ne sont pas tournés vers le passé et à se plaindre. Et c'est un peupleassez heureux, qui a le sourire, et moi, c'est ça qui m'a marqué. Et c'est çaaussi que j'ai voulu traduire dans mes images. Qu'on arrête de toujours de dramatisermais que l'on montre aussi que la survie psychologique d'un peuple qui continueà être heureux et qui, dans certains cas, a appris les erreurs du passé et seretourne maintenant vers la pêche, par exemple. Donc, pas partir dans le drame.Non, ça, pas question."Matthieu Paleya constaté que les Nauruans essaient de relancer l'exploitation du phosphate, mais cette fois,c'est promis, ils ne jetteront plus l'argent par les fenêtres.