Cet article date de plus de douze ans.

Avec les Tchouktches en extrême orient russe

Comme beaucoup d'entre nous, Linda Bortoletto a toujours rêvé de grands voyages. Cette jeune femme qui voulait être pilote de chasse est finalement devenue gendarme. Mais l'envie de voir du pays est restée tenace. Linda Bortoletto a donc pris un congé sans solde et elle est partie au Kamtchatka.
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le Kamtchatka
est cette péninsule à l'extrême orient de la Sibérie. Elle longe la mer de
Béring et l'Océan Pacifique. C'est une région sauvage traversée par deux
chaînes de volcans, on en compte plus de 300 dont une trentaine toujours en
activité. C'est aussi l'endroit où il y a la plus forte densité d'ours bruns.
C'est enfin le royaume de peuples nomades, les Koriaks, les Itelmènes, les Evènes
et les Tchouktches. Ils sont éleveurs de rennes ou pêcheurs.

C'est avec les
Tchouktches que Linda Bortoletto a passé quatre mois. Pour les rejoindre, il
n'y a pas de routes. Il faut donc marcher beaucoup ou saisir l'opportunité d'un
hélicoptère qui assure le ravitaillement de ces peuples isolés. C'est ce qu'a
fait Linda.

Elle a ensuite
intégré une brigade d'éleveurs qui accompagne les rennes dans leur migration.
Chaque année, à la fin de l'été, les rennes cheminent naturellement vers la mer
de Béring pour se nourrir de sel. Les Tchouktches ne les dirigent pas, ils les
suivent pour les protéger des ours ou des loups. Ils peuvent en croiser une
dizaine par jour. Ce long voyage dure deux mois dans une grande solitude.

"J'étais avec dix Tchouktches, huit hommes et deux
femmes. Les femmes qui restent au camp pour la cuisine et les hommes qui
partent au troupeau. Donc, il y a une équipe de jour et une équipe de nuit. Et
donc pendant deux mois, on a effectué la migration des rennes de l'intérieur
des terres jusqu'à la mer de Béring. En tout, on a fait un périple à pied de
six cents kilomètres pour accompagner la migration des rennes. Il y a une
équipe de jour et une équipe de nuit qui restent à surveiller le troupeau et
donc je partais le jour avec une équipe d'éleveurs. Donc, on partait à peu près
vers 7h le matin et on revenait vers 2h le soir. Donc, on nomadisait avec les
rennes et on faisait à peu près une trentaine de kilomètres par jour."

Linda
Bortoletto s'est complètement intégrée dans cette équipe. Elle a partagé le
travail de ses hôtes. Pendant cette transhumance, on ne mange bien sûr que du
renne. Le troupeau comptait plus de deux mille bêtes. 

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