Une expérience d'écriture et de lecture originale
Cette année, huit auteurs ont participé. Chacun a travaillé
avec huit à dix classes ou groupes de lectures, soit près de 2.000 enfants au
total, du CP à la Seconde.
"L'auteur va poster une partie de son texte, les
enfants vont réagir, poser des questions. La semaine d'après, l'auteur poste la
suite. On est vraiment dans un feuilleton avec l'attente et le suspens, "
explique Capucine Habib, vice-présidente de l'association des Incorruptibles
explique comment tout cela s'organise via le site Internet de leur association.
L'un des objectifs de cette aventure est de donné envie de
lire aux enfants. Muriel Bloch est l'une des auteurs qui a relevé le challenge.
Elle vient de l'univers du conte et explique avoir trouvé dans cette expérience
des points communs.
"Ce qui m'a attiré, c'est cette contrainte, avec des
rendez-vous précis. Je suis conteuse, donc j'écris en direct. Le principe de
feuilletons des Incos c'est d'avoir des lecteurs qui finissent par exister
au fur et à mesure des chapitres et par les échanges que l'on a ensemble. Il y
a une attente de leur part, mais il y a une attente de notre part aussi, et ça
c'est formidable. "
Les remarques formulées par les enfants
"Au début, c'était un peu anecdotique. Ils n'étaient
pas contents quant au choix des prénoms et je les ai un peu envoyé balader. Il
y a eu aussi eu des mots compliqués pour eux, et dès le début j'ai fait des
fautes d'orthographe. C'est là que je me suis aperçu qu'ils lisaient
attentivement, " raconte Muriel Bloch.
Les échanges sont allés au-delà des fautes d'orthographe, les
enfants ont posé des questions sur l'intrigue, les choix, à tel point qu'il est
difficile pour ses auteurs de savoir s'ils auraient écrit autrement sans ce
dispositif. En tous les cas, les textes sont des récits rythmés. Le fait
d'envoyer les chapitres en feuilleton oblige à créer du suspense pour maintenir
leur lecteur en haleine.
L'idée est davantage de leur montrer comment naît
l'inspiration plutôt que de les séduire. Les auteurs restent totalement maîtres
de leurs textes, même si les suggestions des enfants pouvaient les faire
réfléchir ou corriger les fautes ! Les enfants ne sont pas co-
auteurs !
"Je pense vraiment que pour les enfants cela
désacralise complètement l'écriture de l'auteur, de l'écrivain et leur propre
écriture. Ils ont témoigné, donné leur avis. L'auteur reste maître de son texte
mais il explique pourquoi il prend cette direction et pourquoi il ne retient
pas certaines idées, " explique Capucine Habib.
Cinq sont textes déjà édités, les autres le seront courant
2014.
Qui peut participer ?
Les individuels ne peuvent pas s'inscrire. Cela s'adresse à
des classes ou des groupes de lecteurs, par exemple via des bibliothèques. Le
budget est d'environ 400 euros.
Retrouvez les modalités sur le site de l'association
A lire :
Le roman de Valentine Goby, Une preuve d'amour , chez Thierry
Magnier.
Quand y a trop, y a rien , de Muriel Bloch, chez Thierry Magnier
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