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"Un quart des enfants en 6e ne savent ni lire ni écrire" ?

Voilà donc ce qu'affirme la candidate à la prochaine présidentielle, Rama Yade. L'ancienne secrétaire d'Etat exagère une situation qui n'est déjà pas très glorieuse.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Rama Yade affirme que le quart des enfants qui entrent en sixième ne savent ni lire ni écrire © Maxppp)

Premier constat, Rama Yade gonfle légèrement les chiffres du nombre d'élèves en difficulté. D'après la dernière étude du ministère de l'Education nationale, 80% des élèves de fin de CM2 maîtrisent "la compétence 1 du socle commun". Pour faire simple, cela veut dire qu'ils maîtrisent assez la lecture et l'écriture pour dégager le thème d'un texte et identifier les fonctions des mots dans la phrase ou encore qu'ils ont de bonnes connaissances en orthographe. 

Reste donc 20% d'élèves qui ne maîtrisent pas cette "compétence 1". Mais cela ne veut pour autant pas dire qu'ils ne savent ni lire, ni écrire. Ce que disent d'autres études officielles, c'est que le nombre d'élèves en grande difficulté a augmenté... mais sur des points précis. "Les mécanismes de base, c’est-à-dire les automatismes impliqués dans l’identification des mots, restent stables entre 1997 et 2007 tandis que les compétences langagières se dégradent", précise un article sur l'étude Spec6 sur les collégiens de 6e. 

Concrètement, la même dictée a été proposée aux élèves de CM2 en 1987 et en 2007, à partir d’un texte d’une dizaine de lignes. Le nombre moyen d’erreurs est passé de 10,7 en 1987 à 14,7 en 2007. Le pourcentage d’élèves qui faisaient plus de 15 erreurs était de 26 % en 1987, il est aujourd’hui de 46 %. Et pour faire des fautes d'orthographe... il faut savoir écrire.

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