Un ouvrier de 35 ans vivra six ans de moins qu'un cadre ?
C'est vrai.
Les derniers chiffres de l'Insee sont très clairs : à 35 ans, un ouvrier peut espérer vivre en moyenne encore 41 ans, contre un peu plus de 47 ans pour un cadre. Cela fait donc bien six ans de différence entre les deux catégories, comme l'affirme le député socialiste et ancien ministre de l'Education.
Seuls les inactifs non retraités (personnes au foyer et chômeurs n’ayant jamais travaillé), ont une espérance de vie plus faible que celle des ouvriers : 17 ans de moins que les cadres.
Ces chiffres ne valent que pour les hommes. Chez les femmes, la différence est un peu plus faible : trois ans entre une salariée cadre et une ouvrière.
Les conditions de travail sont bien à l'origine de ces différences, d'après l'Insee. Les cadres ont moins d'accidents, moins de maladies... ils ont plus facilement accès aux soins et travaillent dans des conditions plus saines.
L'inégalité face à la mort reste la même
Résultat : les ouvriers trentenaires ont deux fois plus de risques de mourir avant 60 ans que les cadres de la même génération. Et ils ont aussi beaucoup moins de chances de vieillir en bonne santé. C'est ce que les chercheurs appellent la double-peine des ouvriers.
La différence d'espérance de vie entre les cadres et les ouvriers n'est pas une nouveauté. Mais si l'espérance de vie générale augmente chaque année (deux mois supplémentaires, en moyenne, chaque année à la naissance), les écarts entre les différentes catégories sociales ne bougent pas. Les six ans de différence dont parle Benoît Hamon n'ont pas changé depuis la fin des années 70.
Sources
L'espérance de vie s'accroît, les inégalités face à la mort demeurent, Insee 2011
La "double peine" des ouvriers : plus d'années d'incapacités au sein d'une vie plus courte, Ined 2008
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