Présidentielle : on a vérifié trois déclarations de candidats sur les étudiants et l'enseignement supérieur

Au moment où les futurs bacheliers s'inscrivent sur Parcoursup, les candidats à la présidentielle se sont exprimés ces dernières semaines sur l'enseignement supérieur et la vie étudiante. La cellule Vrai du Faux a vérifié certains de ces propos.

"Seulement un tiers de boursiers en France" ?

Fin février, la plupart des candidats s'exprimaient sur France Inter face aux jeunes. Parmi eux, le candidat communiste Fabien Roussel, qui déclarait ceci sur les bourses sur critères sociaux : "Il y a seulement un tiers de boursiers en France. Les conditions sont de plus en plus difficiles et beaucoup de ces boursiers sont au niveau 0, donc ils ont droit à rien, juste à l'inscription gratuite".

Il y a un peu de vrai et beaucoup de faux. D'abord, sur la part d'étudiants boursiers, Fabien Roussel n'est pas loin. Ce n'est pas un tiers, mais 38% selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur pour l'année 2020-2021. En revanche, il a tort de dire que beaucoup de boursiers sont à l'échelon zéro. Ils ne sont que 32%. Et contrairement à ce que dit Fabien Roussel, cet échelon n'offre pas seulement l'inscription gratuite à l'université : les étudiants touchent aussi une centaine d'euros par mois durant toute l'année scolaire et ils ont aussi droit, par exemple, aux repas à un euro dans les restaurants du CROUS.

"Notre pays a baissé de près de 10% l'investissement public par étudiant à l'université en dix ans" ?

On continue de parler argent avec Yannick Jadot, le candidat écologiste, qui a déclaré ceci : "Notre pays depuis dix ans a réduit l'investissement par étudiant. Nous avons baissé de près de 10% l'investissement public par étudiant à l'université".

C'est plutôt vrai. Même s'il nous manque des données récentes, on peut voir sur le site du ministère de l'Enseignement supérieur qu'en 2010, la dépense par étudiant était d'environ 12 440 euros. Elle est de 11 530 euros en 2019, soit une baisse de 7% en une décennie. Cela s'explique notamment parce que le nombre d'étudiants a fortement augmenté et, dans le même temps, le budget total de la dépense d'éducation a plutôt ralenti.

"La moitié des étudiants échouent en première année" ?

Eric Zemmour, candidat Reconquête !, évoque le taux de réussite aux examens à l'université : "50% des élèves échouent en 1ere année." C'est plutôt vrai. Le taux de réussite en première année des bacheliers était de 54% en 2020. Ce sont les derniers chiffres du ministère qui montre une forte hausse durant la crise sanitaire, mais pas seulement : après être resté stable pendant plusieurs années autour de 40%, le taux de passage en deuxième année augmente depuis 2018.

"On n'a pas eu l'impression qu'il y a eu un décrochage massif" des étudiants, avait déclaré en mars 2021 sur franceinfo Manuel Tunon de Lara, président de la Conférence des présidents d’université.