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Présidentielle 2022 : on a vérifié trois déclarations de candidats sur l'immigration

Jusqu'au 1er tour de l'élection présidentielle, le 10 avril prochain, le "Vrai du Faux" passe au crible les déclarations des candidats sur les grandes thématiques du débat public. Vendredi 1er avril : l'immigration avec Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Nathalie Arthaud.

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Immage d'illustration. (PASCAL GUYOT / AFP)

L'immigration est un des thèmes qui s'est imposé dans la campagne présidentielle... Avec parfois certaines approximations... La cellule Vrai du Faux fait le tour des récentes déclarations à ce sujet.

Sur 60% de déboutés du droit d'asile, seuls 5 % repartent ?

La  candidate LR, Valérie Pécresse a expliqué vouloir réformer le droit d'asile, critiquant le fait qu'"actuellement l'essentiel des demandes d'asile sont présentées en France, que 60% des demandeurs sont déboutés, et que le pourcentage des déboutés qui quittent notre territoire est au maximum de 5%". 

L'essentiel des demandes d'asiles sont effectivement rejetées. En 2021 la protection n'a été accordée que dans un peu moins de 40% des cas. Toutefois, il est très hasardeux d'affirmer que seuls 5% des déboutés repartent dans leur pays après le refus. Ce chiffre apparait effectivement dans une note de la Cour des comptes en 2015, mais à l'époque, il avait été contesté par le ministère de l'Intérieur. Le gouvernement expliquait qu'il n'intégrait pas les déboutés qui pouvaient décider de repartir d'eux-mêmes ou encore ceux qui après un refus faisaient finalement une demande de titre de séjour pour un autre motif que l'asile. Contactée, la direction générale des étrangers en France, elle-même, n'est pas en mesure de confirmer ce chiffre.

Les Afghans et les Syriens, contrairement aux Ukrainiens, étaient plutôt des migrants économiques ?

La candidate du Rassemblement national, Marine le Pen, s'est aventuré ces derniers jours à comparer la situation des réfugiés ukrainiens avec celle des Syriens ou des Afghans. "On voit bien que lorsqu'il y avait ces grands flux migratoires de réfugiés, il s'agissait dans bien des cas de réfugiés économiques, et non pas de rérugiés de guerre" a-t-elle expliqué, avançant pour preuve que seul "un quart des demandes d'asile pour les Syriens et les Afghans étaient acceptées".

C'est pourtant faux. D'après l'Ofpra, en 2020, 80% des Syriens et 65% des Afghans qui ont fait une demande d'asile ont bien obtenu cette protection.

Les immigrés permettent de "faire tourner" les hôpitaux et les chantiers ?

La candidate Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, s'est quant à elle plutôt réjouie de la présence d'immigrés en France. "Le monde du travail il est composé de beaucoup de travailleurs et travailleuses immigrés, et heureusement qu'ils sont là pour faire tourner les hôpitaux, les chantiers etc...", a-t-elle déclaré. 

Et c'est plutôt vrai. D'après les dernières disponibles de la Dares, les immigrés représentent 10% de l'emploi en France. Ils sont par ailleurs surreprésentés dans certains métiers, notamment les emplois dans les services aux particuliers et aux collectivités, ainsi que dans le bâtiment et les travaux publics. Il s'agit pécisément des métiers où les conditions de travail sont souvent contraignantes et où la France manque effectivement de bras.

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