Les agences de notations disent-elles vrai sur ceux qu'elles notent ?
Il est bien-sur impossible de dire ce qui est vrai et faux dans les
Notations effectuées par Standard and Poor's, Fitch et Moody's.
Mais l'enquête de l'ESMA pointe une série de défauts dans ces agences qui par leurs notes ont pu malmener des économies comme celle de la Grèce ou déclasser la France au cours des deux dernières années.
L'enquête
Elle a été menée sur huit mois, entre février et octobre 2013. L'autorité des marchés européens s'est chargée d'évaluer ces agences qui elles-mêmes évaluent à longueur d'année.
L'enquête relève un certain nombre de défauts dans leur fonctionnement susceptibles "de compromettre la qualité, l'indépendance et l'intégrité des rapports".
Manque d'indépendance
Dans au moins une agence, l'ESMA a observé que des hauts dirigeants sont intervenus dans le processus de notation, en plus de l'analyste qui était chargé du travail. Des consignes ont été données. C'est ennuyeux car cela pose le problème de l'indépendance du jugement porté sur une société ou un pays.
Analystes trop jeunes et manque de temps
Par ailleurs, les agences de notations confient parfois des responsabilités importantes à des analystes trop jeunes, trop récemment recrutés. Le manque de temps et la précipitation sont également pointés du doigt dans certains travaux des agences de notation.
Confidentialité menacée
Enfin, les notes doivent normalement rester secrètes avant publication. Mais l'ESMA a remarqué que parfois les informations peuvent être communiquées à des tiers, ce qui fait planer le risque de délit d'initié.
De plus, les délais de publications d'une note sont parfois trop longs (plus de 5 jours) ce qui fait courir des risques de fuites.
Monopole
Même si le travail des agences est aujourd'hui pointé du doigt, il sert à de nombreux agents économiques. Mais quand ceux qui notent sont à leur tour mal notés, cela fait réfléchir, surtout quand ces trois agences anglo-saxonnes sont en situation de monopole sur leur activité.
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