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Le vrai du faux. Non, les pandas des mers ne sont pas victimes d'une pêche agressive

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, des pandas de mer qui seraient victimes d'une pêche agressive. 

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ces images sont évidemment des photomontages.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La pêche aux pandas marins serait de retour en ce moment. C'est ce que nous montrent des photos qui refont actuellement surface, où l'on voit des pandas pendus par les pieds en haut du mât d'un bateau, la fourrure pleine de sang. D'autres sont étendus sur des palettes en bois dans ce qui ressemble à une criée au retour de la pêche. "Mais regardez ce qu'ils font aux pandas !", nous disent des commentaires qui accompagnent ces images insupportables.

Des images issues d'une campagne de communication

Ces images sont évidemment des photomontages. Cela fait maintenant sept ans que ces photos de pandas des mers reviennent par vague sur Facebook, Twitter et d'autres réseaux sociaux. Elles sont en réalité issues d'une campagne de communication lancée à l'époque par Sea Shepherd pour alerter sur le risque d'extinction du thon rouge. L'ONG est parti du principe, qui n'est pas totalement faux, que le thon n'est pas l'animal suscitant le plus de sympathie, le plus glamour et qu'il ne pourrait pas suffisamment sensibiliser le grand public à la cause animale. Il suffirait donc de prendre des photos de pêche au thon et de remplacer l'image de poissons morts la gueule ouverte par une grosse peluche mignonne que l'on appelle panda, sans oublier d'y ajouter un peu de sang pour susciter l'émoi. 

Une pratique courante 

Les "hoax" marketing marchent assez bien en général. Le problème réside dans le fait que l'opération de communication lancée par une ONG a, depuis, totalement disparu au profit d'images de pandas morts qui circulent encore sur le net sans explication ou accompagnées de commentaires inventés.

Ce n'est pas la première fois qu'un canular commercial échappe à son auteur. Le 1er avril dernier, la branche suisse du WWF (Fond Mondial pour la Nature) publiait sur son compte Facebook une vidéo montrant une colonie de pingouins dérivant sur une île de déchet comme si elle était un iceberg. Cette fausse vidéo, très bien réalisée, entendait dénoncer la pollution des océans. Là encore, la vidéo a frappé les esprits mais a également été détournée, partagée comme si les faits présentés étaient vrais. Et sans recherches, on ne peut pas savoir que ces images viennent du WWF ou qu'elles ont été publiées un 1er avril. 

Sensibiliser les internautes avec de fausses images qui jouent sur nos émotions est sans doute parfait pour communiquer sur les réseaux sociaux. Mais c'est aussi prendre le risque de créer un "fakenstein" : un faux monstre qui échappe totalement à son créateur.

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