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Le vrai du faux. Grippe aviaire : combien de millions de volailles ont été abattues cette année en France ?

Nos tables de Noël pourraient bien manquer de foie gras. D'après Dominique Schelcher, des tensions sont à prévoir sur ce produit de fête à cause de l'épidémie de grippe aviaire qui sévit en France. Il assure que 22 millions de volailles ont dû être abattues rien que cette année à cause du virus. franceinfo a vérifié ce chiffre.

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 70 min
Un élevage de poules dans le poulailler d'un particulier, à Excideuil (Dordogne), le 18 juin 2021. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

"On a abattu cette année 22 millions de volailles en France, c'est du jamais vu", a expliqué le directeur général de Système U, Dominique Schelcher, interrogé mardi 13 décembre, sur BFMTV. Alors qu'il était interrogé sur les produits en tension pour les fêtes de fin d'année, Dominique Schelcher a notamment prédit des tensions sur le foie gras "à cause de la grippe aviaire".

Les professionnels du secteur confirment qu'il s'agit effectivement de "la pire année". Rien qu'en 2022, environ 20 à 25 millions de volailles ont bien été abattues en raison de l'épidémie de grippe aviaire. On parle toutefois ici de toutes les volailles confondues, et non pas uniquement les canards. D'après l'interprofession de la volaille de chair, l'Anvol, un premier épisode de grippe aviaire a frappé le Sud Ouest au début de l'année avec trois à quatre millions de bêtes tuées. Puis, une deuxième crise a ensuite durement touché le Grand Ouest, notamment les Pays-de-la-Loire, de fin février jusqu'au printemps, avec cette fois environ 20 millions de bêtes abattues ou mortes naturellement à cause du virus. Et en ce moment même, cela s'emballe encore en Vendée où l'on pourrait encore décompter jusqu'à un million de bêtes perdues. 

30% de foie gras en moins

Et c'est bien "du jamais vu", d'après l'Anvol, il y a entre 4 et 5 fois plus de volailles abattues cette année par rapport aux crises précédentes. Et si c'est différent cette année c'est parce que le virus n'a jamais disparu du territoire. D'habitude il y a plutôt une saison à risque de mi-novembre à janvier/février. Sauf que cette année, le virus était encore présent pendant l'été. Ce qui a bien des conséquences sur le foie gras puisque sur les plus de 20 millions de volailles abattues, on compte environ 3,5 millions de canards à foie gras, explique le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras, Cifog.

D'après l'interprofession du foie gras, la production devrait être en baisse de 30% cette année. Conséquence : non seulement il y a peu de foie gras, mais celui que l'on trouve est aussi plus cher. Comptez 50 centimes de plus la part pour une seule personne. Le foie gras n'est d'ailleurs pas le seul à manquer. Difficile aussi de trouver du canard à rôtir. En revanche, pas de problème pour la dinde noire de Noël : elle est produite dans des régions où le virus ne sévit pas. Le chapon, les cailles et le poulet sont eux aussi épargnés.

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