Le vrai du faux. "Déjà des ministres d'ouverture sous Mitterrand, Chirac et Sarkozy" ?
Le patron des députés LR Christian Jacob affirme sur Radio Classique que François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont déjà débauché des ministres qui ne viennent pas de leur bord politique. Plutôt vrai.
Rien de neuf chez Emmanuel Macron. Voilà en substance la réaction de Christian Jacob sur Radio Classique après la nomination à Matignon d'Edouard Philippe, qui se présente comme un homme de droite :
"Ce qu'il est en train de faire est très daté. C'est ce que François Mitterrand a fait quand il a fait venir des ministres de droite. Jacques Chirac s'y est essayé aussi. Nicolas Sarkozy aussi."
Des ministres d'ouverture chez les trois derniers présidents ?
On s'en souvient car ce ne n’est pas si vieux, Nicolas Sarkozy a bien fait venir des personnalités issues de la gauche dans ses gouvernements. Et notamment les anciens socialistes Bernard Kouchner ou encore Eric Besson.
Par ailleurs, c’est un peu plus ancien, François Mitterrand a également fait de l’ouverture en son temps. On trouve des personnalités comme Jean-Pierre Soisson ou Michel Durafour, étiquetés UDF, dans les gouvernements de Michel Rocard ou Edith Cresson.
Par contre, contrairement à ce que dit Christian Jacob, Jacques Chirac n’a jamais eu des ministres de gauche, ou plutôt étiqueté comme tel pendant ces deux mandats.
Sauf que... c'est difficilement comparable
Pour dire qu’Emmanuel Macron fait de l’ouverture en débauchant un Premier ministre de droite, il faudrait encore être sûr qu’En Marche est un mouvement de gauche. En tous les cas, on peut se mettre d’accord sur le fait que ce n’est ni le PS de François Miterrrand ni l’UMP de Nicolas Sarkozy.
Ensuite sous François Mitterrand, aucune personnalité de droite n’a occupé de ministère régalien, Intérieur, Justice, Défense, Economie et Affaires étrangères.
Par contre Sous Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner a été nommé au Quai d’Orsay. Mais c'est le ministère régalien est sans doute le moins soumis aux orientations politique. Par ailleurs, à l’époque, c’est surtout l’Elysée qui gérait la diplomatie.
Rien à voir donc avec la situation actuelle où, or période de cohabitation, c’est le chef du gouvernement qui ne vient pas de la même famille politique que le président.
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