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Le gouvernement dit-il vrai sur la hausse du prix de l'électricité ?

Le ministère de l'Energie affirme que l'augmentation du 1er janvier est en majorité imputable aux énergies renouvelables. Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
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Vrai

La hausse du prix de l'électricité de 2,5% est en majorité imputable au renouvelable. Mais pas uniquement. Il faut avant tout préciser que ce n'est pas le tarif de l'électricité qui augmente en janvier, mais une taxe qui se trouve sur votre facture, la CSPE, la Contribution au service public de l'électricité.

Cette taxe finance des obligations de service public d'EDF. D'abord, les surcoûts de production et d'achat d'électricité dans les zones lointaines non connectées au réseau (des îles comme la Corse, l'outre-mer). Ensuite, les tarifs sociaux de l'électricité. Enfin, l'aide au développement des énergies renouvelables, qui représente 59% de la taxe. Le photovoltaïque notamment pèse sur cette taxe.

La facture du solaire

Philippe de Ladoucette, président de la Commission de régularisation de l'énergie, explique qu'"EDF est obligé de racheter à un prix donné cette électricité produite par le photovoltaïque sur une durée de 20 ans [...] On était parti sur des prix très élevés pour être très incitatifs. On était parti beaucoup trop haut. La moyenne actuelle de ce prix est de 459 euros du mégawatt/heure par rapport à un prix de gros qui est de 50 euros. On paie la différence".        

Ces prix de rachat attractifs ont été mis en place en 2009-2010. Aujourd'hui, pour les nouveaux producteurs de solaire, le prix de rachat d'EDF est bien moindre, entre 100 à 220 euros du mégawatt/heure. Car les coûts de production ont baissé. Ils ont été divisés par 3 et vont encore reculer dans les prochaines années.

Investissements nécessaires

Le Syndicat des énergies renouvelables ne conteste pas la photographie dressée par la Commission de régulation de l'énergie.

Le délégué général du SER Damien Mathon rappelle que "l'Etat avait la volonté de développer une filière émergente et de créer un tissu industriel. Aujourd'hui, la hausse du prix de l'électricité vient quelque part rémunérer la construction de cette filière industrielle constituée de bureaux d'études, d'industriels et de 25.000 emplois dans le solaire photovoltaïque. Ce serait vraiment dommage d'arrêter maintenant, alors que le solaire s'approche très rapidement de la compétitivité".       
En résumé. Il fallait amorcer la pompe des énergies renouvelables. Les usagers le paient aujourd'hui. Mais ils en tireront les bénéfices dans l'avenir. C'est juste une question de patience.

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