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"La voiture électrique, c'est zéro pollution, zéro particules"

Pour Ségolène Royal, les récents scandales sur les tests de pollution montrent qu'il faut développer la voiture électrique. "C'est-à-dire, une voiture avec zéro pollution et zéro particules", d'après la ministre de l'Ecologie.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Ségolène Royal affirme que les voitures électriques ne polluent pas © Maxppp)

C'est vrai qu'à l'utilisation, le moteur d'une voiture électrique neuve n'émet pas de CO2. Mais il n'y a pas que le moteur dans une voiture. D'après l'Observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France, 41% des particules fines en suspension émises par le trafic routier dans la région parisienne sont issues de l'abrasion des pneus, du revêtement routier et des freins. Bref, à moins d'être totalement hors-sol, une voiture électrique émet des particules fines.

  (Plus de 40% des émissions de particules fines PM10 sont liées à l'abrasion des routes, pneus et freins © Airparif)
Par ailleurs, concernant la pollution, si l'on prend en compte la fabircation du véhicule, son assemblage, la fabrication de la batterie avec lithium, son remplissage avec de l'électricité qu'il faut produire ou encore le changement des pièces usagées, on ne peut pas dire qu'une voiture électrique est totalement écologique. 

La voiture électrique "induit nécessairement certains effets négatifs"

C'est en tout cas l'avis du Jury de déontologie publicitaire. Saisi sur une campagne de publicité sur les voitures électriques en libre service du groupe Bolloré à Paris, Bordeaux et Lyon, l'instance de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité a estimé que "la publicité litigieuse fait état du caractère écologique du service promu, sans le moindre élément de relativisation ou de comparaison ".

Or, toujours d'après l'avis du JDP, "l'utilisation de ce service induit nécessairement certains effets négatifs sur l'environnement, notamment les pièces d'usure des véhicules utilisés et l'électricité nécessaire à leur rechargement, dont il n'est pas établi qu'elle serait intégralement issue de sources renouvelables ".

Rouler pour moins polluer...

Si la voiture électrique entraîne, par essence, une pollution de l'environnement, elle reste au final moins éméttrice de CO2 qu'un véhicule à moteur thermique. D'après une étude comparative de l'Ademe, sur un total de 150.000 km de circulation en France, la voiture électrique va émettre 9 tonnes de CO2 contre 22 tonnes pour un véhicule à moteur thermique. 

Mais cet avantage écologique n'est pas immédiat. D'après l'Ademe, si l'on prend en compte toutes les étapes du cycle de vie des voitures, il faut au moins rouler 50.000 km avec une voiture électrique pour avoir un bilan d'émission plus faible qu'un moteur thermique.

  (Une voiture électrique doit rouler au moins 50.000km en France pour rattraper les émissions d'un moteur thermique ©  Ademe)
La raison ? La fabrication d'une voiture électrique pèse pour 69% de la pollution émise, contre 15% pour une voiture à moteur thermique. La voiture électrique part donc avec un gros handicap qu'elle finit par rattraper, mais en roulant l'équivalent de quatre ans pour un conducteur français moyen (un peu moins de 15.000 km d'après l'Insee).

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