L'Union européenne doit-elle importer 38 000 tonnes de viande de Nouvelle-Zélande en vertu d'un accord, comme l'affirme le maire de Lyon ?
L'Union européenne est-elle contrainte d'importer 38 000 tonnes de viande néo-zélandaise à cause d'un accord de libre échange ? C'est ce qu'assure le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet. C'est faux : le traité n'est pas contraignant, et il n'est même pas encore en vigueur.
Aucune obligation
Cet accord de libre-échange autorise, sans la contraindre, la Nouvelle-Zélande à exporter 38 000 tonnes de viande ovine (moutons, agneaux) au sein de l'Union européenne sans aucun droit de douane. Cette quantité de viande pourra être importée sur une période de sept ans, après l'entrée en vigueur de l'accord. Mais le texte n'oblige absolument pas l'Union européenne à bel et bien importer cette viande.
Par ailleurs, cet accord n'est pas encore en vigueur : le texte a été signé en juillet 2023, le Parlement européen a voté pour en novembre, mais la Nouvelle-Zélande doit encore achever la procédure de ratification.
Que pèse la viande néo-zélandaise au sein de l'UE et en France ?
L'Union européenne importe déjà de la viande de Nouvelle-Zélande. En 2023, l'UE a importé 4 500 tonnes de viande de boeuf, et 66 400 tonnes de viande ovine. Par comparaison, sur la même période (2023), les 27 ont importé 520 000 tonnes de viande bovine et ovine de partout dans le monde.
La Nouvelle-Zélande n'a en revanche exporté aucune viande de porc ou de volaille au sein de l'UE.
Et en France ? En 2023, nous avons importé 5 700 tonnes de viande de bœuf ou de mouton de Nouvelle-Zélande. Cela représente une goutte d'eau par rapport à la consommation annuelle de viande bovine et ovine des Français. En 2022, les Français ont en effet mangé plus d'1,6 million de tonnes de viande bovine et ovine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.