Cet article date de plus d'onze ans.

L'immigration clandestine aux portes de l'UE est-elle en hausse ?

Après le dernier drame de Lampedusa la semaine dernière, les images diffusées donnent l'impression que le nombre de migrants ne cesse de grimper en direction de l'Europe. Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Faux

Le nombre de franchissements irréguliers des frontières extérieures de l'Union européenne a chuté de moitié l'an dernier (- 49%) d'après le dernier rapport de Frontex, l'agence européenne chargée de coordonner la surveillance des frontières de l'Union. En 2012, Frontex a dénombré plus de 72.000 passages illégaux, la baisse la plus forte depuis 2005.

Lutte tenace contre l'immigration clandestine  

La principale explication tient dans la lutte tenace livrée par l'Union européenne contre l'immigration clandestine dans plusieurs secteurs clés de cette vaste zone.

Frontière gréco-turque

C'est d'abord le cas au niveau de la Grèce et de sa frontière avec la Turquie. Les contrôles ont été renforcés. 1.800 gardes frontières ont été déployés pendant l'été 2012. Et un mur de barbelés a été construit sur 12,5 kilomètres de long et trois mètres de haut. Résultat, les passages illégaux ont baissé de 35% en 2012.

Méditerranée centrale

Dans ce secteur de Malte et de l'Italie, malgré les récents drames en Sicile, le nombre de passages clandestins a chuté. La baisse a été de 82% par rapport à 2011, une année qui avait vu un afflux particulièrement fort de migrants en raison des printemps arabes avec des personnes venues de Tunisie et de Libye.  

Méditerranée occidentale

Entre l'Afrique du Nord et l'Espagne, l'année 2012 a vu une baisse de 24% de passages illégaux par rapport à 2011. La surveillance espagnole a été renforcée avec l'agence Frontex. Multiplication des patrouilles, mais aussi coopération économique avec les pays africains pour freiner le départ de migrants vers l'Europe.     

Balkans et mer Egée en hausse

En revanche, l'immigration dans les Balkans a grimpé de 37 % en 2012. A ce propos, la Croatie, qui fait partie de l'Union depuis le 1er juillet, connait un défit de taille. Elle possède 1.300 kilomètres de frontières avec la Bosnie, la Serbie et le Monténégro, parfois dans de régions de maquis et de foret. Des millions d'euros ont été dépensés pour surveiller l'immigration clandestine.

Dernier secteur où l'immigration clandestine s'est déplacée, la mer Egée et aussi à la frontière entre la Turquie et la Bulgarie. La Bulgarie qui a récemment appelé à l'aide l'Union européenne pour qu'elle lui donne un coup de main face à l'afflux de réfugiés venus de Syrie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.