Henri Guaino dit-il vrai sur la pression de la rue ?
Faux
Face à de grandes manifestations, les présidents de la République n'ont pas tous eu la même attitude depuis une trentaine d'années, alternant fermeté, accommodements et reculs.
Sarkozy ferme sur les retraites
On se souvient de la fermeté de Nicolas Sarkozy en 2010 face à l'opposition à sa réforme des retraites. A cette époque, une vague de manifestations et de grèves déferle sur la France. Le point culminant est atteint le 12 octobre 2010 avec 3,5 millions de manifestants dans toute la France selon la CGT et 1,23 millions selon le ministère de l'intérieur. Nicolas Sarkozy gardera le cap.
Guy Groux, chercheur au Cevipof, explique que "dés le début, Nicolas Sarkozy s'engage à faire cette réforme. Il ira jusqu'au bout du jeu parlementaire. 2010, c'est très peu de temps avant le début de la campagne pour l'élection présidentielle. On a du mal à imaginer que Nicolas Sarkozy allait renoncer à cette réforme alors même que quelques mois après, il allait entrer en campagne et donc devoir convaincre son électorat propre de sa détermination et de sa volonté de réformer certains régimes sociaux".
La réforme des retraites passe. Nicolas Sarkozy tombe alors à 26% de taux de confiance, selon TNS Sofres, mais l'électorat UMP lui garde sa confiance à 78%.
1995 : recul et fermeté
A l'automne 1995, la France est paralysée par d'énormes grèves et manifestations contre le plan Juppé sur les retraites dans le service public et la réforme de la sécurité sociale.
Le 11 décembre, le pouvoir recule sur les régimes spéciaux de retraite. En revanche, son plan sur la sécurité sociale est bel et bien maintenu et passera.
Reculs
Le recul complet d'un pouvoir face à la rue, cela a existé, notamment en 1984, 1986 ou 2006.
En 1984, François Mitterrand fait face aux manifestations pour l'école libre et contre le projet de réforme de son ministre de l'Education Alain Savary. Le projet est finalement retiré, le ministre démissionne tout comme le Premier ministre Pierre Mauroy.
En 1986, Jacques Chirac est Premier ministre. Les étudiants manifestent contre le projet Devaquet qui tente d'instaurer une sélection à l'Université. Finalement, le texte disparaît, le ministre aussi.
En 2006, manifestations contre le CPE, Contrat de première embauche. Dominique Villepin est Premier ministre. La loi avait été votée mais le président Jacques Chirac la neutralisera en remplaçant le CPE par un nouveau dispositif.
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