Harlem Désir dit-il vrai sur le niveau des élèves français ?
Faux
On ne peut pas dire que la France a pris un "retard phénoménal" en dix ans. Nous allons voir pourquoi.
Mais d'abord, de quoi parle Harlem Désir ? Il critique le bilan de la droite en matière d'éducation sur ses dix années de pouvoir (2002-2012). Et il parle du niveau des élèves français évalué par le programme Pisa, un classement international établi tous les trois ans par l'OCDE sur les élèves de 15 ans.
Classement récent
D'abord, il faut dire qu'il est bien délicat de juger le niveau des élèves français à travers le prisme de la coloration politique des gouvernements. Car le classement PISA n'existe que depuis l'an 2000, avec des résultats publiés en 2001. Donc, avant cette date, on ne sait pas quel était le niveau des élèves français comparé à celui des autres adolescents de l'OCDE.
Jeunes français très moyens
En scrutant les études Pisa menées entre 2000 et 2009 (dernière étude), il ressort que les résultats des jeunes Français ne sont pas catastrophiques, mais pas brillants non plus.
Dans la catégorie "lecture et compréhension ", la France est en 19e position sur 35 pays. Le niveau des élèves français a légèrement reculé en dix ans. Dans cette catégorie, le volume des bons élèves n'a pas bougé (un tiers). En revanche, la proportion des élèves en échec scolaire est passée de 15% à 20% entre 2000 et 2009. En "lecture et compréhension ", les premiers sont les Sud-Coréens.
En mathématiques, les jeunes Français étaient en 17e position en 2009. Le recul est important depuis 2003. A l'époque, les jeunes Français étaient dans le peloton de tête de l'OCDE. En maths, les Sud-Coréens arrivent également en tête du classement PISA.
En science, la France est 22eme. Les plus forts sont les élèves finlandais.
Stagnation et Inégalités
Pour conclure, Eric Chabonnier expert de l'Education à l'OCDE, affirme que depuis 10 ans, "il n'y a pas d'amélioration en France". En fait, la progression du système éducatif s'est arrêtée depuis 20 ans environ. Autre grande tendance, l'aspect inégalitaire du système français, l'importance du milieu social des parents. Ce facteur explique 28 % de la note d'un élève, contre 22% en moyenne dans l'OCDE.
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