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Guillaume Peltier dit-il vrai sur le bilan de Manuel Valls sur l'immigration ?

Le vice-président de l'UMP affirme qu'avec l'ancien ministre de l'Intérieur, les régularisations et les naturalisations "ont explosé" et que les expulsions de clandestins "ont baissé". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Vrai mais exagéré

Il faut détailler l'affirmation de Guillaume Peltier et remettre les choses en perspective.

Régularisations

Il y a eu une forte hausse. En 2013, il y a eu 46.000 régularisations d'étrangers en situation irrégulière, en hausse de 10.000 par rapport à 2012. Manuel Valls s'est défendu en expliquant que cette hausse de 27% était notamment due à un assouplissement des régularisations pour les familles avec enfants scolarisés.  

La régularisation, c'est le fait d'obtenir un titre de séjour. Quand on n'en a pas, on est clandestin, d'où la nécessité de régulariser. A ne pas confondre avec la naturalisation, le fait de devenir Français après avoir passé des années sur le territoire. 

Naturalisation

Nette hausse là aussi, de là à parler d'explosion... En 2013, les naturalisations par décret ont augmenté de 13% par rapport à 2012 pour atteindre le chiffre de 52.200.
Il faut savoir que le nombre de naturalisation avait été divisé par deux entre 2010 et 2012. Il y avait eu de nombreux refus justifiés parfois en raison de critères très sévères. Dans certains cas, on a pu voir des refus pour un retard de paiement de taxe d'habitation. 

Expulsions de clandestins

Le nombre d'éloignements de sans-papiers a baissé de 9.000 en 2013 par rapport à 2012. 27.000 personnes ont été éloignées du territoire.
Là-aussi, Manuel Valls s'est défendu en affirmant que pendant la période Sarkozy, la hausse des expulsions était factice. Dans le chiffre des expulsions, le pouvoir de l'époque mettait les retours aidés volontaires, quand la France donnait environ 300 euros à des Roumains ou à des Bulgares pour qu'ils rentrent dans leur pays, ce qu'ils faisaient. Mais ensuite, beaucoup revenaient en France. Manuel Valls a donc stoppé ce dispositif en février 2013 ce qui a fait baisser les retours aidés de 80%.

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