Est-ce que les incidents graves dans les écoles primaires sont "en hausse de 50%", comme l'affirme François-Xavier Bellamy ?
Est-ce que les violences à l'école augmentent ? La réponse est oui pour Francois-Xavier Bellamy, y compris chez les plus petits. Le candidat Les Républicains aux élections européennes a mis en avant un chiffre sur BFM TV : "Rappelons qu'entre 2022 et 2023, c'est +50% d'incidents graves qui ont été rapportés dans les écoles primaires,"dit-il.
Une hausse moins impressionnante en valeur absolue
Ce que dit François-Xavier Bellamy est vrai mais c'est à remettre en perspective. Si on regarde les derniers chiffres du ministère de l'Éducation nationale, publiés en février, il y a bien une hausse des signalements d'incidents graves dans les écoles primaires, c’est-à-dire de la petite section de maternelle au CM2. On est passés, en moyenne, de deux incidents graves pour 1 000 écoliers à trois incidents. De deux à trois, cela fait bien une hausse de 50%, mais si on parle en valeur absolue, c'est moins impressionnant.
Que sait-on de ces incidents graves à l'école primaire ? La plupart du temps, 9 fois sur 10, il s'agit d'atteintes aux personnes. C'est principalement de la violence verbale, comme des insultes, par exemple, envers le personnel enseignant ou entre élèves. Il y a aussi de la violence physique mais elle n'est pas toujours liée aux élèves ! Par exemple, dans le premier degré, c’est-à-dire chez les plus jeunes, les familles et les parents sont impliqués dans 30% des incidents graves. Cela se passe souvent à la sortie de l'école. Il y a aussi les bagarres entre enfants. Elles peuvent être comptabilisées comme incidents graves. D'ailleurs, un quart de ces incidents signalés l'an dernier ont eu lieu dans la cour de récréation.
Des conseils de discipline se tiennent après une majorité d'incidents
Ces incidents graves ne restent pas sans suite. Dans la majorité des cas, l'école réagit. Les deux tiers des incidents graves commis par les élèves ou des groupes d'élèves aboutissent à un conseil de discipline ou une commission éducative. À l'école primaire, il y a très peu d'exclusion. En revanche dans la moitié des cas l'académie est informée et peut ensuite alerter l'aide sociale à l'enfance ou le procureur de la République.
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