Cet article date de plus de huit ans.

"Entre 2012 et 2016, le budget de prévention des risques hydrauliques a diminué de 40%" ?

Invitée de France Info lundi matin, Cécile Duflot a affirmé que, "entre 2012 et 2016, le budget de prévention des risques hydrauliques [avait] diminué de 40%". C'est vrai.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Cécile Duflot dans les couloirs de l'Assemblée nationale en mars 2016. © Maxppp)

Invitée lundi matin de France Info, la député écologiste Cécile Duflot est revenue sur les inondations et leurs conséquences, déplorant un manque de moyens alloués à la préventions des risques : “Ce qui est paradoxal, c’est qu’entre 2012 et 2016, le budget de prévention des risques hydrauliques a diminué de 40%. On est dans les grands discours et dans les tous petits moyens. Et c’est l’inverse qu’il faut faire. Peut-être qu’il faut moins de discours et davantage de moyens".

Investissements en baisse

Elle dit vrai. Effectivement, le budget consacré à la prévention des risques naturels et hydrauliques a fortement chuté depuis 2012. Il est passé de 63,5 millions d’euros à environ 39 millions. Soit une baisse de 40%. Cette baisse est encore plus importante quand on regarde dans le détail. Et plus précisément quand on observe les “dépenses d’investissement”. Ce sont celles consacrées à la construction de digues, à l’installation de capteurs dans les zones inondables ou dans les fleuves par exemple.

En quatre ans, ces dépenses ont baissé de 80%. Quand on sait que 17 millions de Français vivent en zone inondable, un chiffre en augmentation depuis plusieurs années, on peut effectivement s’interroger sur cette réduction drastique des dépenses d’investissement.

Pourquoi une telle baisse ?

Cette baisse est due à la politique nationale de restriction budgétaire. Le ministère de l’Ecologie est l’un des ministères, si ce n’est LE ministère, à qui l’on demande depuis plusieurs années le plus d’efforts. C’est l’un des “parents pauvres” du gouvernement. La priorité est donnée, par exemple, au ministère de l’Intérieur ou à la Justice, mais pas à l’Ecologie. Depuis 2012, son budget global n’a cessé de baisser. Chaque année, il est amputé de plusieurs centaines de millions d’euros. En quatre ans, il est ainsi passé de 8,3 milliards d’euros à 6,5 milliards. Une baisse de près de 17%, comme nous le rappelions dans un autre Vrai du Faux.C’est ce qui fait dire à Cécile Duflot “qu’on est dans les grands discours et dans les tous petits moyens”. Depuis plusieurs années, les écologistes dénoncent en effet ces coupes budgétaires C’est d’ailleurs ce qui avait précipité le départ de Delphine Batho du gouvernement en 2013, mécontente de la réduction de son budget au ministère de l’Ecologie. "Grands discours et petits moyens", une allusion évidente aux promesses de François Hollande sur le développement durable, alors que depuis le début de son quinquennat le budget alloué à l’Ecologie n’a cessé de diminuer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.