"Deux poids, deux mesures" entre les manifestations de Rennes et Calais ?
Certains politiques n'ont donc pas résisté à la tentation de faire un parallèle entre les deux manifestations violentes de samedi dernier. La première a eu lieu à Rennes. En marge d'un "carnaval anti-aéroport", des opposants au projet de Notre-Dame des Landes ont causé pour "des dizaines de miliers d'euros" de dégâts dans le centre-ville.
Le même jour, à quelques centaines kilomètres, des militants islamophobe de Pegida bravait une interdiction de manifester à Calais. Deux de ses membres ont été condamnés à deux et trois mois de prison hier en comparution immediate.
Trois manifestants rennais condamnés
Le porte-parole des Républicains est formel au micro de France Info : "Ce qui me choque, c'est le deux poids, deux mesures... l'impunité totale ce week-end à Rennes, aucune comparution immédiate ". Sauf que, comme l'a expliqué Guy Birenbaum en direct sur la base d'un article du journal Telegramme , trois manifestants de Rennes devaient aussi comparaître en comparution immédiate.
Guillaume Peltier s'est alors justifié en expliquant que "à six heures ce matin ce n'était pas le cas ". Sauf que, le Télégramme et Ouest France avaient bien annoncé des comparutions immédiates dès le lendemain de la manifestation. Au final, les trois manifestants poursuivis ont été condamnés à des peines allant de deux à sept mois de prison ferme.
Les "No borders" échappent aux comparutions immédiates ?
Florian Philippot, lui non plus, n'a pas bien lu la presse ces dernières semaines. Lundi matin sur RTL, le vice-président du Front national dénonçait également le "deux poids, deux mesures", affirmant que les "militants No Borders" n'étaient jamais poursuivis en comparution immédiate, contrairement aux manifestants de Pegida.
Faux également. Plusieurs militants anarchistes ou de l'ultra-gauche, très présents aux côtés des migrants de Calais ces dernières semaines, ont bien été poursuivis dans le cadre de comparutions immédiates. Fin janvier, deux militants No Border devaient passer en comparution immédiate pour avoir aidé des migrants à investir un bateau sur le port de Calais, ils seront finalement jugé à la fin du mois. Un autre a bien été jugé en comparution immediate en décembre devant le tribunal de Boulogne, condamné a un mois de prison avec sursis pour refus prélèvement d'ADN.
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