Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : le Royaume-Uni a-t-il estimé qu'il "ne faut pas vacciner les jeunes de moins de 15 ans", comme le dit Nicolas Dupont-Aignan ?

Le candidat à l'élection présidentielle s'oppose à la vaccination des jeunes qui n'ont pas de comordibités. 

Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Nicolas Dupont-Aignan à l'Assemblée nationale, le 16 juillet 2020.  (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Nicolas Dupont-Aignan, député Debout la France et candidat à l'élection présidentielle, s'oppose à la vaccination contre le Covid-19 des jeunes qui n'ont pas de comordibités. Et pour étayer son argumentaire, il a donné sur France Culture un exemple très précis à l'étranger : "Le comité de vaccinologie britannique, pas moi, a dit 'il ne faut pas vacciner les jeunes de moins de 15 ans." 

C'est faux : contrairement à ce qu'affirme Nicolas Dupont-Aignan, la vaccination pour les adolescents de l'autre côté de la manche a démarré depuis la semaine dernière pour les 12-15 ans. En Angleterre et en Irlande du nord, ils peuvent même se faire vacciner à l'école. Les jeunes ne reçoivent qu'une seule dose du vaccin Pfizer. Au total, trois millions d'adolescents sont éligibles au Royaume-Uni. 

Concernant la supposée opposition des autorités sanitaires, Nicolas Dupont-Aignan exagère ce qui a été vraiment dit. En réalité, il fait référence à un avis du comité qui supervise la vaccination au Royaume-uni, publié début septembre. Ce comité, c'est vrai, n'a pas recommandé la vaccination aux 12-15 ans en affirmant que les bénéfices pour la santé étaient faibles puisqu'ils sont moins exposés aux formes graves du Covid. Mais ce que ne dit pas le député Debout la France, c'est que ce même comité dit aussi que les risques liés à la vaccination chez les jeunes sont faibles et il conseillait au gouvernement britannique de solliciter d'autres avis.

Vacciner pour préserver l'école 

Après la publication de cette recommandation, le ministre de la Santé Sajid Javid a déclaré qu'il demanderait l'avis des autorités médicales des quatre nations constitutives du Royaume-Uni "avant de prendre rapidement une décision". Et moins de dix jours plus tard, elles ont penché en faveur de la vaccination.

Ce qui a convaincu le gouvernement, c'est surtout l'impact de la pandémie sur l'école. La vaccination doit permettre d'éviter aux jeunes de rater des jours ou des semaines de cours, alors qu'au Royaume-Uni, les élèves testés positifs doivent s'isoler dix jours. Un casse-tête vécu par l'Ecosse, où la rentrée scolaire a eu lieu début août, avec un bond des contaminations, dans des classes ou les jeunes n'étaient pas encore vaccinés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.