Claude Bartolone dit-il vrai sur les 3% de déficit budgétaire ?
Faux
Claude Bartolone se trompe, quelque soit la date retenue pour la naissance de cette fameuse règle.
3% de quoi ?
Il est nécessaire de rappeler de quoi il est question. On parle du déficit du budget de la France. Chaque année depuis près de 40 ans, ce budget est dans le rouge. Les dépenses publiques dépassent les recettes publiques. Cela représente des dizaines de milliards d'euros. Cette somme, si on la divise par le Produit intérieur brut, c'est à dire la richesse crée par la France chaque année, ont obtient un pourcentage. Plus le pourcentage est élevé plus, plus le déficit est gros par rapport au PIB.
1992, Maastricht
En 1992, le traité de Maastricht demande aux pays européens de respecter des critères de convergence, pour que leurs économies se rapprochent afin de créer un jour une monnaie unique. Dans ces critères, il y a le déficit budgétaire qui ne doit pas dépasser 3%. Car au delà, il est considéré que les comptes publics sont trop déséquilibrés.
Et en 1992, la croissance de la France était de 1,5%, et non 5% comme le Claude Bartolone. Si l'on remonte en 1991, la croissance était de 1%, et en 1990 de 2,6%.
1981, Mitterrand
Mais les 3% ont une autre date de naissance. Il faut remonter à 1981. Un économiste du ministère des Finances Guy Abeille a choisi le chiffre de 3% à la demande de François Mitterrand. Le nouveau président socialiste voulait un chiffre qui paraisse crédible pour le brandir à ses ministres qui lui demandaient de l'argent. Il voulait pouvoir leur rétorquer que trop de dépenses feraient passer la barre de 3% du PIB, alors que le déficit était cette année là de 2%.
Et en 1981, quelle était la croissance française ? Elle était de 1%, et non de 5%. En 1980, elle était de 1,6% et en 1979 de 3,4%. En fait, la barre des 5% de croissance a été franchie la dernière fois en 1973, avec 6,6% précisément. C’était la fin des trente glorieuses.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.