Christian Jacob dit-il vrai sur les tarifs progressifs de l'électricité ?
Faux
Ce type de tarification est né dans un pays très éloigné du collectivisme. Il s'agit des Etats-Unis, en Californie.
Les débuts
Les tarifs progressifs y ont été lancés en 1980. La motivation n'est pas dogmatique, mais pragmatique.
La Californie, l'Etat américain le plus peuplé, consomme énormément, mais son réseau électrique est vieillissant et la production insuffisante. Alors, il y a plus de 30 ans, les autorités instaurent 2 tranches de tarifs.
Mais ça ne suffit pas. En 1996, électricité et gaz sont privatisés sans que de nouvelles centrales soient construites. Résultat, au début des années 2000, des pannes d'électricité géantes plongent le rêve californien dans le noir.
Renforcement du tarif progressif
Les autorités passent alors à la vitesse supérieure. La tarification progressive est renforcée. Trois nouvelles tranches sont créées.
Le système est le suivant. Tous les matins, en fonction de la météo et du jour de la semaine (jour ouvré, week-end, jour férié), un tarif de base est calculé. Ensuite, les tranches supérieures de tarification sont déterminées, selon le principe "plus on consomme par rapport au tarif de base, plus on paie". La facture peut alors être multipliée par deux et demi.
Consommation maitrisée
Au final, la consommation des particuliers est maitrisée. Bernard Laponche, ancien patron de l'ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie affirme que "la moyenne de consommation d'électricité par habitant en Californie (6.000 kilowatt/heure par an) est inférieure à la consommation de la France".
Les particuliers en Californie consomment aujourd'hui presque deux fois moins d'électricité que la moyenne américaine et pratiquement la même quantité de courant qu'au début des années 80, quand les premières mesures d'économies ont été prises.
Récemment, deux Etats ont décidé de suivre l'exemple californien en matière de tarification progressive : le Montana aux Etats-unis et l'Ontario, au Canada.
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