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Cécile Duflot dit-elle vrai sur les coûts de l’éolien et du nucléaire ?

La députée écologiste affirme qu’"on arrive à produire un kilowattheure éolien moins cher que le kilowattheure nucléaire". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© maxppp)

Faux aujourd’hui

Actuellement, le coût du mégawattheure nucléaire est estimé entre 40 et 50 euros, selon un rapport de la Cour des comptes de 2012. Pour l'éolien terrestre, le coût est de 80 euros maximum, selon un rapport du Sénat de 2012. Pour l'éolien en mer c'est deux fois plus cher. Conclusion, aujourd'hui, le nucléaire gagne clairement le match contre l'éolien.

L’explication est ici. Le prix actuel du nucléaire, c'est le prix le plus bas car les équipements sont complètement amortis. L'électricité nucléaire sort de centrales qui ont été construites il y a plus de 30 ans.

Mais dans l’avenir, la situation va évoluer. Il va falloir intégrer des coups de maintenance lourde, des travaux énormes pour prolonger la durée de vie des centrales et des mesures de sécurités prises après la catastrophe de Fukushima.

Vrai demain

Et le match va trouver en faveur de l’éolien terrestre avec le nucléaire des futurs EPR. Ces centrales nucléaires nouvelle génération, sont couteuse. A Flamanville, le coût de construction de la centrale sera entre deux et trois fois plus élevé que prévu au départ.

Pour avoir une idée de ce que pourrait coûter le mégawattheure d'un EPR, il faut regarder de l'autre coté de la Manche. Bernard Laponche, consultant international sur les politiques énergétiques rappelle que "l'accord passé entre EDF et le gouvernement britannique pour la construction de deux EPR en Angleterre s’est fait sur une base de […] 112 euros par mégawattheure ". 112 pour le nouveau nucléaire, contre 80 pour l'éolien terrestre, qui gagne donc le match !

Eolien à la baisse demain

Le coût de l’éolien terrestre devrait encore baisser rapidement. Marc Jedliczka, spécialiste des énergies renouvelables, explique qu’il y a actuellement la "révolution silencieuse de l'éolien". Il ajoute que ce "progrès ne se voit pas beaucoup parce que les machines ont à peu près la même tête. Simplement, les progrès techniques permettent qu'elles soient installées dans des sites beaucoup moins ventés, des sites réputés inabordables il y encore quatre ou cinq ans. Donc, on va augmenter considérablement le nombre de sites possibles avec une production qui va être tendanciellement moins onéreuse ".

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