André Vallini dit-il vrai sur la réforme des départements en Italie ?
Vrai
Les Italiens ont de l'avance sur la France. Il faut dire que l'idée de redécoupage des territoires remonte à loin. Dés 1990, il y avait la volonté de créer de grandes métropoles en Italie. Ensuite, plus proche nous, en 2012, l'ancien président du Conseil Mario Monti a tenté de supprimer un certain nombre de provinces italiennes, que l'on peut comparer aux départements français. Il y en a plus d'une centaine au total. Reste que ces tentatives n'ont pas débouché.
Renzi, l'accélérateur
Matteo Renzi a repris un processus qui existait et a appuyé sur la pédale d'accélérateur.
Son plan se découpe en deux étapes. La première, c'est une loi votée au début du mois d'avril 2014. Vincent de Briant, spécialiste des collectivités territoriales à l'université Paris Est Créteil, explique que la loi "permet d'emblée en 2015 de redécouper les provinces. Ils (les Italiens, NDLR) sont en train de diviser par deux le nombre de provinces et de fusionner les départements urbains avec les villes métropolitaines [...] Donc là, ils sont en avance ". Au terme de cette première étape, il ne devrait rester que 45 provinces environ en Italie.
La deuxième étape a pour objectif de ne garder que deux catégories de collectivités territoriales, les communes et les régions. Et de faire sortir les provinces de la constitution. Pour cela, il faut une réforme de la constitution.
Motivations financières
Ces changements sont motivés par des raisons économiques, sous la pression de la commission européenne, afin de maitriser les déficits et la dette. Matteo Renzi espère récupérer plusieurs centaines de millions d'euros et supprimer des milliers de postes d'élus dans les provinces.
Enfin, il est vrai que depuis près de 30 ans qu'ils en parlent, les italiens sont murs pour ces simplifications. 6 Italiens sur 10 sont d'accord avec la suppression pure et simple des provinces, d'après un récent sondage.
France
En France, Manuel Valls a réaffirmé hier qu'il voulait une nouvelle carte des régions en 2017 et une suppression des conseils départementaux en 2021. On le voit, les changements ne sont pas pour demain, surtout quand on connait les réticences des élus départementaux.
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