Lyon, Toulouse, Grenoble : les rumeurs d'attentats se multiplient
"Je viens d'avoir un appel téléphonique d'un de mes amis médecin à Toulouse dont le frère est le patron de la DGSI à Toulouse". Voilà comment débute l'un des nombreux SMS, messages Facebook ou tweets échangés ces dernières heures près de Toulouse d'après nos confrères de France bleu.
La suite du message raconte qu'après des perquisitions, les policiers ont "retrouvé des plans d'attentats avec les plans du métro de Toulouse, des plans de Carrefour Portet" ou encore de l'aéroport de la ville.
A Lyon, c'est une "info venant d'une personne travaillant à la BAC" qui a été largement partagée ces dernières heures. Le petit texte affirme que "deux bombes ont été désamorcées au centre commercial de la part Dieu".
A Grenoble cette fois, le SMS affirme que "une copine m'a envoyé ça : ma mère a un pote flic" qui l'aurait prévenu d'un attentat au centre commercial Grand'Place. Par ailleurs, Marseille ne serait pas épargnée.
Sauf que...
A chaque fois, il s'agit de rumeurs totalement infondées. Les forces de l'ordres n'ont trouvé aucun engin explosif dans le centre commercial lyonnais de la Part-Dieu. "Outre les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, il y a eu également des chaînes de mails relayés par des journalistes et des personnes politiques. Donc pas des gens qui pourraient s'amuser à divugler de fausses informations. Mais à force de recevoir des mails ou des SMS, on se dit que cette rumeur peut être vraie ", explique Christelle Monteagudo, responsable de la communication de la préfecture du Rhône. En réaction, la préfecture a donc décidé d'occuper le terrain des réseaux sociaux pour tenter d'enrayer la propagation de cette rumeur.
Ne faites pas circuler de fausses informations sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas eu de bombes désamorcées à la #PartDieu. #Lyon #Rhône
— Préfet Rhône (@prefetrhone) November 17, 2015
A Toulouse, après plusieurs personnes ont été placées en garde à vue après des perquisitions dans le quartier du Mirail, mais "aucun attentat n'a été "déjoué" ces dernières heures à Toulouse ", explique de son côté France bleu Toulouse. Mais pour faire face à la rumeur, la préfecture de région et la mairie ont décidé de répondre directement aux internautes.
#rumeurs attention ne pas propager de fausses informations qui circulent à #Toulouse via les réseaux sociaux pic.twitter.com/VNpRuippZj
— Préfet LRMP (@PrefetLRMP) November 17, 2015
Quant à la rumeur de Grenoble, elle est démentie par la Direction départementale de la Sécurité Publique d'Isère.
Comment repérer une rumeur ?
S'il y avait des menaces directes et circonstanciées d'attentats, les autorités locales chercheraient logiquement à sécuriser les zones concernées pour éviter d'éventuelles victimes.
Méfiance par ailleurs lorsqu'un message ne cite pas directement une source identifiable et "l'ami d'un collègue" n'est pas franchement crédible. Il est tout aussi légitime d'avoir des doutes lorsque "l'information" n'est pas relayée par plusieurs médias.
Enfin, certains sites permettent de créer de faux articles de presse comme actualite.co par exemple.
Rappel : tout ce qui vient du site https://t.co/036ghuGDs5 n'est pas crédible (via @AdrienSnk ) pic.twitter.com/GyXvpW6q2A
— Antoine Krempf (@AKrempf) November 16, 2015
En cas de doute, mieux vaut éviter de relayer ces messages, même "au cas où". Le code pénal précise bien que "le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu'une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ".
Une sorte de violence sur autrui
Pour Muriel Salmona, psychiatre et psychotraumatologue, relayer ce genre de rumeur, c'est une "sorte de violence sur autrui". D'autant qu'en cette période, "tout le monde s'allume très rapidement".
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