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Le sens de l'info. Le pire

Le philosophe et académicien Michel Serres et Michel Polacco parlent du pire.

Article rédigé par franceinfo, Michel Polacco - Michel Serres
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Soldats jouant aux cartes (Dessin du front, Dessins de guerre) 1916 de Fernand Léger (Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP / Adagp, Paris)

Michel Serres distingue le pire naturel et le pire humain, nous ne pouvons pas comparer les guerres et les cataclysmes, ni le pire d’hier avec celui d’aujourd’hui.

Le pire c’est l’extrême du mal. C’est au-delà des limites, c’est à proximité de l’horreur. Par extension on utilise "de mal en pis", "de pire en pire". L’opposé à ce superlatif, c’est le meilleur. Jamais ce mot n’accompagne un bonheur, une joie, sauf si c’est une contradiction, et qu’il s’agit d’en inverser le sens : Je l’aime. Pire encore !

Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. La politique du pire. Être au pire. Ainsi nous avons trop d’occasions d’employer ce mot. Souvent à tort, car le pire n’est jamais sûr...

Le bilan humain de la Grande Guerre

Il s'élève à 9,5 millions de morts ou disparus dont 1,4 million de Français, 2 millions d’Allemands et 1,8 million de Russes. Parmi les grandes puissances, c'est proportionnellement la France qui est le pays le plus touché avec la mort de près d'un soldat sur cinq. La Serbie détient cependant le record avec près de 40% de son armée décimée.

Les morts non comptabilisés par les différentes armées sont les prisonniers morts en détention, les soldats décédés des suites de leurs blessures après leur démobilisation ou encore ceux victimes de maladie.

La grippe espagnole de 1918 à 1920

Avec au moins 50 millions de morts, l'épidémie de grippe espagnole a provoqué de 1918 à 1920 une hécatombe bien pire. L'origine de l'épidémie n'est pas établie avec certitude. Les premiers cas ont été répertoriés en mars 1918 dans le Kansas parmi des soldats américains. La maladie se serait ensuite propagée en Europe à la faveur de convois militaires.

La pandémie s'est répandue à travers le monde en trois vagues, la première au printemps 1918 peu mortelle puis deux autres bien plus virulentes en raison probablement de mutations du virus qui l'ont rendu plus agressif.

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