Le rendez-vous du Particulier. Véhicules propres : de nouvelles aides pour l'achat de véhicules électriques
Dans les années à venir, ce sera de plus en plus difficile de faire circuler sa voiture diesel, et même petit à petit, à l'essence. Le gouvernement incite fortement à l'achat de véhicules propres.
"Le gouvernement vient d’instaurer un microcrédit pour permettre aux personnes disposant de faibles ressources d’acquérir ou de louer une voiture ou un deux-roues peu polluant." Le magazine Le Particulier revient ce mois-ci sur ce dossier des aides à l'achat de véhicules propres. On en parle avec Pascal Frasnetti, chef de rubrique consommation pour le mensuel du groupe Figaro.
franceinfo : Commençons par-là, par ce qui donne envie de se lancer. En ce moment, ce sont les incitations, que ce soit à l'usage ou à l'achat ?
Pascal Frasnetti : C’est vrai, ces aides se multiplient. Deux nouveautés concernant l’usage cette année : la première, c’est une exonération de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance qui va réduire la facture annuelle d’assurance du véhicule de l’ordre de 15%.
Autre nouveauté : les usagers qui utilisent leurs véhicules pour aller au travail bénéficient d’une majoration de 20% sur le barème kilométrique pour la déclaration d’impôt 2021, donc sur les revenus 2020. Quant aux aides à l’achat, on peut aussi en ajouter une nouvelle : depuis la semaine dernière, le gouvernement propose désormais aux ménages les plus modestes un microcrédit d’un montant maximal de 5 000 euros pour l’aide à l’achat d’un véhicule propre, c’est-à-dire disposant de la vignette Crit’Air 1, ou bien, sur les modèles électriques Crit’Air zéro.
Ce dispositif se cumule aux autres aides déjà en place, rappelons-les : jusqu’à 7 000 euros de remise à l’achat si le véhicule neuf coûte moins de 45 000 euros. Attention, le montant de ce bonus sera raboté de 1 000 euros dès le 1er juillet, puis à nouveau de 1 000 euros le 1er janvier 2022. Et depuis le 9 décembre dernier, les acheteurs d’un véhicule électrique d’occasion bénéficient également d’un bonus à l’achat de 1 000 euros. Bien entendu, ces aides sont cumulables avec la prime à la conversion, qui dépend du type de véhicule mis au rebut, et du montant des revenus du ménage.
Avec ces aides, on en arrive au point qu'un véhicule électrique, ça peut revenir au même prix que des véhicules à moteur thermique ?
Pas encore. On dit qu’en moyenne, il faut compter 10 000 euros de plus pour rouler en électrique. Mais le coût est en baisse, puisque le prix moyen des batteries ne cesse de chuter : il a été divisé par 5 entre 2013 et 2020. Ce qu’il faut retenir et c’est nouveau, c’est que de nombreux constructeurs comme Citroën, Renault, Volkswagen ou Hyundai sont en train de mettre sur le marché des véhicules compacts ou familiaux, dotés d’une bonne autonomie, donc plus seulement limités aux trajets en ville, et qui désormais s’approchent, voire passent sous la barre des 30 000 euros.
Le prix ne fait pas tout : il faut réunir d’autres critères pour acheter un véhicule électrique ?
En effet, l’achat d’un véhicule électrique répond à un usage spécifique. D’abord à un usage citadin, puisque l’autonomie de la plupart des véhicules est encore limitée mais avec les progrès techniques sur les batteries, on obtient souvent 250 à 300 kilomètres d’autonomie, ce qui répond largement à la plupart des usages. Rappelons que 80% des Français roulent moins de 50 kilomètres par jour. Mais les modèles de dernière génération sont en progrès constants : ainsi la Renault Zoé a gagné 80 kilomètres dans sa dernière version, pour afficher 300 kilomètres d’autonomie.
Pour sortir de la ville, le problème est bien identifié : c’est la charge rapide en itinérance sur des bornes accessibles à tous. On considère qu’il faut une recharge pour 10 véhicules, la France est dans les clous actuellement, mais les ventes de véhicules électriques progressent très vite, et il faut donc que le parc de bornes suive.
Le gouvernement avait annoncé un objectif de 100 000 bornes en 2021, on est autour de 32 000 aujourd’hui, donc il va falloir accélérer. Et puis, toutes les bornes ne sont pas accessibles à tous avec une même carte ou un même abonnement, ce qu’on appelle dans le jargon l’interopérabilité. Un projet d’ordonnance est attendu sur ce sujet.
Recharger sa voiture à domicile, c’est un peu plus facile ?
Oui, on sait que l’installation à domicile reste le point essentiel de la chaîne puisque 90% des recharges ont lieu à domicile ou au travail. Donc le gouvernement favorise l’installation d’une borne à domicile par tous les moyens. En maison ou en pavillon, vous pouvez toujours bénéficier d’un crédit d’impôt de 300 euros sur la facture d’installation pour une résidence principale ou secondaire. Et en copropriété, tous les types de parkings, couverts ou non, peuvent accueillir depuis le 1er janvier une borne de recharge et la copro ne peut pas s’y opposer. En cumulant crédit d’impôt et la prime du programme qui s’appelle Advenir, installer une borne coûte 1 000 à 2 000 euros.
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