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Le rendez-vous du Particulier. Les aides auditives désormais remboursées si on a une mutuelle

L’aboutissement d’une réforme qui a débuté il y a deux ans ; une réforme importante, puisque les aides auditives sont chères. Jusqu’à présent, il fallait compter un prix moyen de 1.500 euros par oreille, avec 850 euros en moyenne à la charge du patient. 

Article rédigé par franceinfo, Jules de Kiss
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Les aides auditives représentent un important besoin pour les personnes agées. (GETTY IMAGES)

franceinfo : En 2021, il y a des bonnes nouvelles pour les consommateurs. Aurélien Ferron vous êtes journaliste au Particulier, le mensuel patrimonial du groupe Le Figaro. Dans le numéro en kiosque en ce moment, on trouve quatre pages sur les équipements de santé aujourd’hui totalement remboursés, à condition d’avoir une mutuelle. Depuis avant-hier, on peut s’équiper d’un appareil auditif sans débourser un euro.

Aurélien Ferron : Absolument et c’est l’aboutissement d’une réforme qui a débuté il y a deux ans. Une réforme importante, puisque les aides auditives sont chères. Jusqu’à présent, il fallait compter un prix moyen de 1.500 euros par oreille, avec 850 euros en moyenne à la charge du patient. Cela fait 1.700 euros. On comprend que ce soit un tarif relativement dissuasif. Dès maintenant, des personnes qui sont malentendantes peuvent s’équiper sans débourser un centime. Ce qui est intéressant, c’est que tout le monde a fait des efforts : à la fois les personnels de santé, qui ont accepté de plafonner leurs tarifs sur un certain nombre d’équipements,mais aussi la Sécurité sociale et les mutuelles, qui ont augmenté leur prise en charge.

Les appareils concernés sont-ils de qualité ou bien est-ce du bas-de-gamme ?

Pas du tout, ce ne sont pas des appareils bas-de-gamme. Ce sont des appareils de moyenne gamme voir de petit haut-de-gamme. Il y a le tour d’oreille classique, pas forcément esthétique, mais il y a aussi de l’intra auriculaire, avec une technologie satisfaisante. Il y a différents canaux de sélection, avec des options de confort qui sont souvent appréciées, comme les systèmes anti acouphènes, par exemple.

Mais pour les modèles les plus sophistiqué, là, la facture reste encore assez salée ?

Oui absolument, parce que la liste des appareils intégralement remboursés est limitée. Les audioprothésistes peuvent continuer à proposer des aides haut-de-gamme, des appareils avec des batteries rechargeables, ou alors des appareils qu’on peut connecter sur smartphone pour faire des réglages et pour ceux-la, les prix restent libres, avec nécessairement un reste à charge pour les patients.

Les aides auditives représentent-t-elle un grand marché en France ?

Oui, c’est énorme, car on estime à six millions, le nombre de personnes en France qui ont besoin d’aide auditive et dont la moitié mériterait d’être équipées. Or, 35 % seulement de ces malentendants sont équipés. Donc, si la réforme permet à tous ceux qui en ont besoin de pouvoir avoir des appareils, ce sera nécessairement une bonne chose.

Les appareils auditifs s’ajoutent à une liste dans laquelle on trouve déjà les lunettes et et les prothèses dentaires.

Oui en effet. Historiquement, les lunettes et les prothèses dentaires étaient des dépenses de santé très mal remboursées. Avec les prothèses auditives, ce sont les trois types de dépenses qui ont été concernées par la réforme de 2019. Ça fonctionne bien pour les couronnes dentaires, puisqu’on peut avoir des prothèses de bonne qualité, esthétiques, sans reste à charge. En revanche, les implants dentaires, qui sont très onéreux, n’ont pas été concernés par la réforme. Et côté lunettes, les verres de lunettes 100 % remboursés ne sont pas encore très achetés par les clients parce que, peut-être, ils n’ont pas encore toutes les dernières technologies qui n’entrent pas en compte dans la réforme. Il faut peut-être attendre encore un peu de temps.

Est-ce que les mutuelles ne sont pas devenues plus chères depuis ?

Oui, le prix des mutuelles augmente, elles ont augmenté cette année et vont continuer à augmenter. Elles augmentent tous les ans, bien au-delà de l’inflation. Après, c’est tout le principe de la mutualisation. Les personnes dont la vision et les dents sont parfaites vont évidemment payer pour des soins dont ils ne vont pas avoir besoin. Mais c’est une très bonne chose pour tous ceux qui avaient besoin d’équipements et qui peuvent avoir un meilleur sourire, une meilleure audition, une meilleure vue sans rien débourser.

Y a-t-il besoin d’un justificatif médical pour bénéficier de ces appareils sans reste à charge ?

On n’y vient avec l’ordonnance de son médecin pour ses lunettes ou pour ses dents ou pour ses aides auditives et le professionnel de santé est tenu de proposer systématiquement un appareil sans reste à charge et il peut aussi proposer de manière libre d’autres dispositifs facturés. Mais il n’y a besoin de strictement rien d’autre qu’une ordonnance, tout est organisé.


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