Le rendez-vous du Particulier. L'installation d'une borne de recharge pour voiture électrique dans sa copropriété

Les particuliers ont "droit à la prise" dans leur copropriété, pour recharger leur voiture électrique. Pascal Frasnetti signe, dans le numéro du Particulier de janvier, un article sur les bornes de recharge pour une voiture électrique en copropriété. Une question qui peut intéresser ceux qui ont déjà un véhicule ou qui hésitent à franchir le pas.

franceinfo : Peut-on demander à sa copro d'installer à ses frais une borne de recharge ?

Pascal Frasnetti : Oui, en effet. Rappelons d’abord que le syndic a l’obligation d’inscrire chaque année, à l’ordre du jour de l’assemblée générale, la possibilité de réaliser ces travaux. Le projet doit être adopté en assemblée générale, à la majorité simple pour l’installation de la borne, et à la majorité absolue pour la modification des équipements électriques.

Maintenant, si le vote est refusé lors de l’assemblée générale, il existe un autre recours. Depuis novembre 2014, tout particulier peut en effet demander d’équiper à ses frais sa place de stationnement d’un point de recharge dans un parking clos et couvert. Il suffit pour cela d’adresser une lettre recommandée avec avis de réception au syndic, en joignant un schéma d’installation détaillant les travaux électriques prévus. Seuls deux motifs de refus peuvent être invoqués : soit il existe déjà une installation de recharge dans l’immeuble ou bien la réalisation d’une telle installation a déjà été votée en AG. Cette possibilité, dite du "droit à la prise" est ouverte aux copropriétaires comme aux locataires.  

Même un locataire peut demander à son propriétaire d’installer une prise de recharge sur sa place de parking ?

Tout à fait, les locataires doivent faire la demande de raccordement à leur propriétaire, qui a 3 mois pour en informer le syndic. Mieux, désormais, le "droit à la prise" vient d’être étendu à tout occupant d’une place de stationnement, et non plus seulement à celui d’un appartement.  

Une fois la décision passée en AG des copropriétaires, les travaux sont simples et pas trop coûteux à effectuer ?

Tout dépend du type d’installation choisi et aussi de l’équipement électrique existant dans l’immeuble. On peut se raccorder au compteur de l’immeuble, qui assure par exemple l’alimentation des ascenseurs ou l’éclairage des parkings, à condition qu’il reste suffisamment de puissance.

Dans ce cas, on s’en tire pour quelques milliers d’euros avec le coût du câblage et l’installation de la borne, en moyenne entre 2 000 et 3 000 euros tout compris. En revanche, si l’installation électrique ne s’y prête pas, s’il faut tirer des câbles sur une grande distance ou s’équiper d’un nouveau compteur, la facture peut flamber. Dans ce cas on est plutôt autour de 5 000 euros minimum.  

Les particuliers, comme les copropriétés, peuvent profiter d’aides publiques pour toutes ces installations ?

C'est exact. Avant 2020, on bénéficiait d’un crédit d’impôt, désormais c’est une prime de 300 euros. Cette prime est cumulable avec les aides du programme Advenir, géré par l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique, l’Avere. L’aide maximale atteint 960 euros.

De leur côté, les copropriétés peuvent demander à bénéficier du programme Advenir 3 000 copropriétés, avec une prise en charge de 50% du coût de l’infrastructure plafonné en général à 4 000 euros. La ville de Paris propose une aide complémentaire pour les copropriétés parisiennes. Et bien sûr ces aides sont cumulables.  

L’installation en elle-même, c’est une prise qui délivre plus de puissance qu’une prise standard ? Il faut bien la choisir...

C’est ça, la prise standard c’est une puissance de 3,7 kilowatts, qui suffit dans la plupart des cas, si vous pouvez recharger votre véhicule pendant toute une nuit dans votre garage. Les prestataires recommandent souvent une puissance supérieure, 7,4 kw, qui permet d’assurer une recharge de 250 km d’autonomie en 6 heures avec la plupart des modèles.