Le rendez-vous du médiateur. La politique a changé, et les journalistes ?
Avec l’élection d’Emmanuel Macron, la chute des partis traditionnels, la fin de la classique dichotomie gauche-droite, les auditeurs sont nombreux à réagir.
Yaël Goosz, chef du service politique de franceinfo, répond aux auditeurs
Les journalistes politiques préféreraient-ils toujours la polémique, les petites phrases plutôt que le concret, l'explicatif, le constructif, réclamés de plus en plus par les auditeurs ?
Depuis le changement du paysage politique français, le médiateur, Bruno Denaes, reçoit de nombreux messages des auditeurs qui s’étonnent que les journalistes, eux, n’aient pas "changé de logiciel", souligne Jérôme. Pour Jean-Marc, " il semble que les journalistes ne soient plus capables de faire du journalisme que par opposition et mise en conflit".
Yaël Goosz : "Il s'agit de proposer une couverture de la matière politique aux auditeurs, puis de donner du sens, expliquer toujours et encore, car l'échiquier politique ne s'arrête jamais ; il faut décrypter ces problématiques : idées, stratégie, nouveau monde, ancien monde..."
Pourquoi avoir lancé l’interview J-1 tous les soirs à 19h10 ? J-1, donc la veille d’une actualité ?
"L'objectif est d'anticiper ce qui fera sens demain, afin de donner des clefs de compréhension à l'auditeur. Ce nouveau rendez-vous offre une exhaustivité des points de vue".
Pourquoi continuer à inviter tous les "vieux" politiques ?
Les invités de Yaël Goosz ont été, entre autres, François Hollande, Nicolas Dupont-Aignan… Une question qui revient souvent dans les messages que nous recevons, comme celui de Julien : "Pourquoi continuez-vous à inviter tous les "vieux" politiques que les électeurs ont rejetés ? On a fait tout ce qu’on a pu pour se débarrasser de ces vieux ringards. Raté ! On les met à la porte ; ils reviennent par la fenêtre. Sans vouloir plagier l’Internationale, ne peut-on pas du passé faire table rase ?"
"Il faut avoir une vue d'ensemble sur tous les rendez-vous politiques de franceinfo, souligne Yaël Goosz ; l'objectif est de trouver un équilibre ; on veille à la diversité, la mixité homme/femme, société civile/politique, anciens/nouveaux. En invitant François Hollande, je voulais donner du sens sur le quinquennat nouveau. C'est un équilibre à trouver, et faire table rase du passé, cela mène à l'amnésie et c'est dangereux".
Les journalistes et le consensus ?
Les auditeurs, parmi les plus jeunes, comme Julie, disent : "Je comprends pourquoi Emmanuel Macron est réticent à s’adresser aux journalistes, quand on constate que les questions sont toujours polémiques, agressives et ne nous concernent pas".
Yaël Goosz : "Les journalistes posent des questions à un instant T, en fonction de l'actualité..."
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