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Le rendez-vous de la médiatrice. "Désintérêt" des auditeurs de franceinfo pour les primaires américaines ?

Y a-t-il un réel désintérêt des auditeurs de franceinfo pour les élections aux États-Unis, comme lors de la primaire démocrate dans l'Iowa ? Jean-Marc Four, directeur de l’information internationale de Radio France répond aux questions des auditeurs. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Des électeurs s'inscrivent pour les primaires américaines à Minneapolis, dans le Minnesota (Etats-Unis), le 17 janvier 2020. (STEPHEN MATUREN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Emmanuelle Daviet, la médiatrice des antennes de Radio France revient cette semaine avec Jean-Marc Four, directeur de l'information internationale de Radio France, sur les reproches que font les auditeurs au sujet des primaires américaines, un sujet qui ne les inspire pas ou peu.

"Écouter "le grand feuilleton" des primaires américaines ne nous intéresse pas du tout, écrit un auditeur à la médiatrice. Je comprends bien le côté "vendeur" style série télévisée, et le côté jouissance professionnelle pour certains journalistes. Mais vous devriez vous poser la question : qui ça intéresse réellement ces primaires ? Cette question, ça pourrait être un bon début. Ensuite, à vous de voir quelles informations vous souhaitez privilégier et à qui vous voulez vous adresser."

Emmanuelle Daviet : Que répondez-vous à cet auditeur ?

Jean-Marc Four : Il y a deux questions dans cette question : Est-ce que les primaires, c’est intéressant ? Oui, bien sûr. Le contexte est extraordinaire, avec un président qui est un franc-tireur, qui vient d’échapper à la procédure de destitution, avec un débat idéologique au sein du Parti démocrate (l’aile gauche et l’aile centriste), et une cacophonie sans précédent, avec un bug informatique majeur dans le premier caucus, la première primaire, celle de l’Iowa.
"Vous ne faites que ça et vous ne faites pas le reste ?" Je ne peux pas laisser passer ça. Les États-Unis occupent 20% de l’espace utilisé sur l’actualité internationale sur l’antenne. Si on prend la semaine écoulée, on fait beaucoup sur le Brexit, énormément sur le coronavirus. Si on regarde nos correspondants Radio France à l’étranger, sur un effectif de 9, il n’y en a qu’un aux États-Unis.

Emmanuelle Daviet : Comprenez-vous le manque d’intérêt que suscite chez certains auditeurs cette actualité ? Comment l’analysez-vous ?

Je le comprends, et il faut faire son auto-critique. Il y a en France, chez certaines personnes, une part d’anti-américanisme. Il y a quelque chose qui relève du tropisme journalistique de passion pour les États-Unis, très ancré en France. Par ailleurs, dans l’affaire des primaires et de Trump, il y a un côté feuilleton. Cela comporte tellement de rebondissements, que mécaniquement, ça passionne les journalistes, et ça fonctionne bien dans l’univers journalistique.

Emmanuelle Daviet : Couvrir la campagne électorale américaine, c’est le rôle des médias, et a fortiori ceux du service public. Depuis le début du mois de février, Radio France a renforcé son dispositif pour mieux raconter, décrypter, contextualiser, dans les différents États, la course à la Maison Blanche.

Comment s’organise ce dispositif ?

On s’est renforcé avec un journaliste sur place depuis le début des primaires : on a un correspondant permanent, Gregory Philipps, basé à Washington, un journaliste en renfort, Isabelle Raymond actuellement, basée à New York, et deux journalistes pigistes. L’offre numérique sera également plus importante, pour tous les auditeurs de Radio France et plus particulièrement pour ceux de franceinfo.

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