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Le rendez-vous de la médiatrice. De la Catalogne au Chili

De la Catalogne au Chili, en passant par le Liban et Haïti : la couverture de l'actualité sur l'antenne de Franceinfo avec le directeur de l'information internationale de Radio France, Jean-Marc Four.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des manifestants dans les rues de Tyr, Liban, dimanche 21 octobre. (MAHMOUD ZAYYAT / AFP)

Les auditeurs et internautes ont encore été nombreux cette semaine à réagir au traitement des soulèvements des peuples sur l'antenne de franceinfo, de la Catalogne au Chili, en passant par le Liban et Haïti. Jean-Marc Four, directeur de l'information internationale de Radio France répond à la médiatrice des antennes de Radio France, Emmanuelle Daviet.

La Catalogne

On commence avec le message de Frédéric à propos de la situation en Catalogne : "Nous entendons trop souvent l’emploi du terme “indépendantiste “ pour qualifier les Catalans qui sont en ce moment en train de manifester. Il me semble qu’il y a erreur, une partie des manifestants ne le sont pas. Ici les manifestants ne réclament pas l’indépendance mais la libération des prisonniers et dénoncent un jugement politique".

Emmanuelle Daviet : Que vous inspire la réflexion de cet auditeur ?

Jean-Marc Four : la vérité est probablement entre les deux : car une partie des manifestants réclame la libération de ces prisonniers qui ont été condamnés lourdement entre 9 et 13 ans de prison. Mais l'autre partie est dans la revendication indépendantiste qu'on connaît bien en Catalogne.
Deux remarques sous forme d'autocritique : les médias ont tendance à globaliser, on va parfois trop vite, on met tout le monde sous la même étiquette (tous les Catalans ne sont pas indépendantistes !) C'est un sujet sensible qui suscite des réactions des deux camps.

Le Chili

À propos de la situation au Chili, Lorena écrit : "Pourquoi donnez-vous une vision si "réduite" de ce qui se passe aujourd'hui au Chili. Vous ne mentionnez pas les casses, les incendies, les pillages, les dégradations dans le métro de Santiago, les menaces d'aller envahir les quartiers résidentiels..., et j'en passe. C'est une situation complexe et cela mérite des infos avec plus de hauteur."

Que répondez-vous à ces remarques ?

Jean-Marc Four : la réponse est simple, nous n'avons qu'une seule journaliste sur place au Chili, et encore, ce n'est pas notre collaboratrice habituelle, elle ne peut pas être partout et tout voir.
Où est la vérité ? C'est un peu comme en Catalogne, il y a d'abord une énorme frustration sociale, il y a par ailleurs des casseurs et une répression militaire qui est violente. C'est toute cette diversité qu'il faut arriver à relater, ce n'est pas simple pour une seule journaliste.

Le Liban, Haïti...

Dernier message signé Marie-Pierre. Le voici : "Long développement au sujet de la protestation au Chili, très bien ! Puis au Liban, parfait ! Mais alors j'ai rêvé qu'il se passe quelque chose en Haïti ? Même thèmes : inégalités, corruption... Vous n’en parlez pas. Pourquoi ce silence ?"

L’actualité internationale est très dense. Comment s’opère votre arbitrage éditorial ?

Jean-Marc Four : Critique récurrente faite à la presse...On est dans une phase d'actualité internationale majeure, je passe même sur le Brexit et la Syrie, le Chili, la Catalogne, le Liban...Mais la place n'est pas extensible. On essaie de varier d'un journal à l'autre, on essaie de ne pas toujours faire la même chose, on privilégie les faits "neufs" (exemple avec le Chili et le Liban). Haïti est à l'arrêt depuis plus d'un mois, en réalité cela dure depuis plus d'un an. On ne le traite pas assez, c'est vrai. C'est un problème de place dans une actualité très chargée.

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