Le rendez-vous de la médiatrice. Comment franceinfo vous a fait vivre le Vendée Globe
Extraordinaire épopée maritime, le 9e Vendée Globe nous a tenus en haleine depuis novembre dernier, jusqu'à l'arrivée des premiers skippers, il y a quelques jours. Pour en parler, la médiatrice des antennes de Radio France, Emmanuelle Daviet, reçoit Estelle Cognacq, directrice de la rédaction et Catherine Pottier, journaliste, voix de la voile sur franceinfo.
Comment franceinfo vous a fait vivre le Vendée Globe, fantastique épopée marine, cette année ? Pour en parler au micro d’Emmanuelle Daviet, la médiatrice des antennes de Radio France, Estelle Cognacq, directrice de la rédaction de franceinfo et Catherine Pottier, voix de la voile sur franceinfo.
Emmanuelle Daviet : On commence avec ce message qui résume bien la teneur de ceux que nous avons reçus : "Merci pour tous vos reportages. Pour les interviews de ces incroyables marins : ça fait d’autant plus rêver que ça au moins ça nous change de ce virus. Et être en pleine mer sur un bateau nous fait relativiser un confinement au chaud sur notre canapé ! Donc merci à vous !"
Estelle Cognacq, l’édition 2020 du Vendée Globe, dans le contexte de la pandémie a été pour de nombreux auditeurs une véritable bulle d’oxygène...
Estelle Cognacq : Oui, je crois que c’était une édition exceptionnelle. C’était ça aussi, avec beaucoup, beaucoup de suspense à la fois. Le sauvetage de Kevin Escoffier, bien sûr, mais surtout les derniers jours, avec cette remontée un peu échevelée, je dirais. Et puis surtout, ces bonifications où on ne savait pas qui allait gagner. Le fait que le vainqueur ne passe pas la ligne d’arrivée en premier. Tout ça, c’était exceptionnel et on l’avait bien senti, donc on avait un dispositif dans les Informés. On l’a fait vivre en direct.
Et puis derrière, on avait avancé notre matinale. On l’avait démarrée à 4h30 pour suivre l’arrivée du vrai vainqueur, entre guillemets, Yannick Bestaven, et on avait notamment notre zodiac franceinfo au plus près des bateaux avec de nombreux invités.
Emmanuelle Daviet : Catherine Pottier, comment les journalistes couvrent le Vendée Globe ? Pouvez-vous nous décrire la logistique déployée ?
Catherine Pottier : Évidemment, cette année, avec le protocole sanitaire, c’était compliqué pour tous les journalistes, quels qu’ils soient. Radio France n’a pas échappé à la règle, mais on a déployé un dispositif vraiment complet avec de nombreux techniciens qui avaient chacun une mission. Et notre point central était tout simplement en haut d’un hôtel où il y avait une énorme antenne satellite qui permettait d’établir toutes les liaisons, les liaisons HF et notamment celles à bord du zodiac sur lequel je me trouvais.
Les essais avaient été faits en mer par nos équipes de techniciens, de façon à voir si, dans n’importe quelle circonstance, la liaison était bonne avec la mer, avec le vent. Avec tous ces éléments qui peuvent perturber les liaisons. Les essais, donc, faits en amont de l’arrivée de Charlie Dalin, et moi, lorsque j’étais sur le zodiac, j’étais tout simplement accompagnée d’une technicienne, Victoria, qui a permis de vous faire vivre à tous, en temps réel, l’arrivée de Charlie Dalin, mais aussi celle de Yannick Bestaven ou de Jean Le Cam.
Qu’est-ce que cela de particulier d’être au plus près des bateaux ?
Catherine Pottier : L’intérêt, c’est que l’on peut voir le visage du marin qui rentre de son tour du monde. Ça, c’est très important. Je l’ai souvent dit lorsqu’il y a eu un départ, on est au contact avec les marins, avec leurs équipes. On voit des visages reposés, des décors prêts à affronter 80 jours de mer. Et quand il y a le retour, là, c’est une découverte. On voit un homme ou une femme dont le visage est évidemment fatigué. On voit un bateau aussi qui est fatigué. Donc, pour observer tout ça au moment du franchissement de ligne, il faut être au plus près.
Des auditeurs regrettent que les navigatrices soient moins exposées médiatiquement. Est-ce une réalité objective ou bien une perception faussée du traitement éditorial ?
Catherine Pottier : C’est peut être une perception, mais je pense qu’elle est à tort, parce qu’on a fait en direct l’arrivée de Clarisse Crémer. Le franchissement de ligne, l’arrivée dans le chenal, on l’a suivie. Elle est arrivée 12e de ce classement général, et on a presque traité l’arrivée de Clarisse comme si elle avait terminé première.
Puis une simple chose. Il y avait six femmes au départ de cette 9e édition. Elles sont quatre à boucler le tour du monde. En tout cas, on l’espère, puisqu’on attend Alexia Barrier, Miranda Merron dans quelques jours. Puis avec Samantha Davies, c’est Isabelle Joschke que l’on a aussi beaucoup suivie ; malheureusement, elles ont eu des avaries mais vont terminer leur course ensemble. Et nous serons à l’arrivée. En tout cas, on parlera incontestablement de l’arrivée de Sam Davies et d’Isabelle Joschke dans le port des Sables d’Olonne.
Estelle Cognacq : Oui, je confirme. On a eu un traitement de l’arrivée de Clarisse Crémer cette semaine, quasiment identique aux garçons, c’est-à-dire qu'on était présent sur place pour son arrivée. On a suivi son franchissement, sa remontée du chenal. On était avec elle. On l’a interviewée et ensuite, le lendemain, elle était invitée chez nous en longueur. Donc voilà, on a bien relaté son exploit, son record. Donc, je pense qu’on a eu un traitement pour elle qui était tout à fait à la hauteur de celui d’un homme.
Vidéo : 15 décembre 2020, dans l'océan Indien, les deux skippeuses Alexia Barrier, Miranda Merronse sont retrouvées presque côte à côte.
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