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Le pluralisme politique et les campagnes électorales

Les auditeurs s'interrogent sur la couverture du temps de parole des différents partis politiques. La campagne qui commence relance la polémique sur les partis pris supposés de nos antennes.
Article rédigé par Bertrand Vannier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Tribune politique pour les allocutions © Fotolia)

Depuis 2009 les radios, dont France Info, sont formellement tenus de respecter le principe dit du pluralisme et cela, toute l’année. Concrètement chaque mois nous adressons au CSA un décompte du temps d’antenne diffusé sur nos stations. L’équilibre doit se faire sur des périodes différentes. Le trimestre pour les journaux d’information comme à France Info, ou le semestre lorsqu’il s’agit de programmes à France Inter ou à France Culture.

Pendant les périodes électorales, le suivi est encore plus contraignant

La campagne électorale officielle pour les départementales ne débutera que le 9 mars mais en prévision de ce rendez-vous électoral nous devons respecter cette fois-ci le principe d’équité depuis le 9 février.  Chaque formation politique a donc droit à un temps d’antenne qui correspond à son poids dans le paysage politique. Un poids qui tient compte des dernières élections, du nombre d’élus, du nombre de candidats, de l’intensité de sa campagne etc…. 

Exemple : une grosse formation qui ne présenterait pas de candidat aux départementales verrait son poids relatif diminué dans cette campagne. Tous les quinze jours nous devons ainsi adresser au CSA un tableau qui recense à la seconde près la durée d’antenne occupée par les politiques candidats ou non et leurs soutiens déclarés.

Il s’agit uniquement du décompte du temps d’antenne. Le contenu n’est  pas pris en compte.

C’est l’une des limites du système. Quoi que disent les invités politiques, le temps d’antenne qu’ils occupent sera crédité à leur formation. Ainsi lorsque les frondeurs du PS sont invités, leur temps est attribué au Parti socialiste même s’ils viennent critiquer la politique de leur propre formation.  Autre situation cette fois-ci à la limite de l’ubuesque : lorsqu’un homme ou une femme politique est interrogé sur un sujet qui n’a rien à voir stricto sensu avec le débat électoral. Son temps d’antenne est quand même pris en compte. Exemple récent : le maire UMP de Sarre-Union interrogé à plusieurs reprises après la profanation du cimetière juif de sa commune.  Son temps d’antenne a été rangé dans la colonne UMP. Ce qui suppose un rattrapage ouvert au PS même s’il ne s’agissait pas là de débat pré-électoral.

Et si nous ne respectons pas l’équité ?

Le CSA nous rappelle à l’ordre. Pendant la campagne avec des courriers  "Attention trop de ceci, pas assez de cela". Et au bout du compte, si nous ne respections pas la règle, le régulateur pourrait nous mettre en garde, nous mettre en demeure et même nous sanctionner.

Toutes ces règles, vous pouvez les retrouver sur le site du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel : Les recommandations du CSA Et cette chronique, sur le site du Médiateur : espacepublic.radiofrance.fr

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